Emploi fictif : les journalistes du «Canard enchaîné» ne suivent pas leur direction

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Louise Bernard, avec Ophélie Artaud , modifié à
Alors que le journal est la cible d'une enquête judiciaire pour soupçons d'emploi fictif et que la direction tente de se défendre, une dizaine de journalistes du "Canard enchaîné" a annoncé, via les médias, ne pas être convaincus par cette version. Pour eux, "le droit social français ne prévoit pas de rémunérer un salarié à la place d’un autre".

Alors que leur journal est la cible d'une enquête judiciaire pour soupçons d’emploi fictif, une dizaine de journalistes du Canard enchaîné ne sont pas convaincus par la version de la direction. Pour rappel, début mai, l'un des journalistes de la rédaction du Canard enchaîné a porté plainte contre X pour abus de biens sociaux et recels d’abus de biens sociaux. Il soupçonne son journal d’avoir employé pendant une vingtaine d’années la compagne d’un des dessinateurs historiques, sans qu’il n’y ait de trace de son travail. 

Une collaboration "inconnue"

Des accusations réfutées par le comité d’administration du Canard, dans le journal de cette semaine. La direction indique que la femme du dessinateur André Escaro, Édith, aurait été rémunérée pour l’aider à "lire la presse" et que le couple avait "l'habitude de travailler en binôme". Des justifications qui sont loin d’avoir satisfait 14 salariés de la rédaction, qui signent un communiqué transmis au Monde et à l'AFP.

Ils répondent que "Non, ce n’est pas un 'binôme' qui dessinait chaque semaine dans le journal !". Ils soulignent que l’existence et la collaboration d’Édith leur était "inconnue". Et écrivent : "Le droit social français ne prévoit pas de rémunérer un salarié à la place d’un autre." 

Enfin, ils révèlent que la direction a parlé de "faute" lors de la conférence de rédaction de lundi. Un terme qui n'apparaît pas dans le texte publié dans le journal de mercredi, ce qu’ils regrettent.