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A.D
La porte-parole d'Osez le féministe s'est insurgée contre le concours de beauté qui, selon elle, ne valorise pas les femmes dans leur diversité et pour leur talent. Elle aimerait d'ailleurs que le concours soit laissé de côté.
INTERVIEW

Michèle Laroque a jeté le pavé dans la mare ce week-end. La comédienne a critiqué la cérémonie Miss France, expliquant ne pas apprécier que l'on "présente les filles uniquement pour leur physique". Un reproche régulièrement adressé au concours de beauté qui rassemble une dizaine de millions de spectateurs chaque année et dont la prochaine édition se déroulera samedi 17 décembre en direct sur TF1 depuis Montpellier. Eléonore Stévenin-Morguet, porte-parole d'Osez le féminisme, a partagé le point de vue de l'actrice lundi matin au micro d'Europe 1.

Cheveux longs, grandes, minces... La militante ne mâche pas ses mots : "Je comprends complètement ce qu'elle dit. Je considère que le concours Miss France est sexiste, dégradant pour les femmes. Il présente en plus un seul modèle de corps idéal." Le talent et l'intelligence passent à la trappe : "elles sont récompensées à 100% ou quasiment pour ce à quoi elles ressemblent", c'est-à-dire "des femmes qui mesurent toutes plus d'1,70m, qui ont entre 18 et 24 ans, qui ont les cheveux longs, qui sont très minces."

"Les autres corps ne sont pas beaux". Un stéréotype rejeté en bloc par la féministe : "Ces règles ont été instaurées par qui ? Ce modèle, c'est la société qui l'a créé. Finalement, le concours Miss France nous dit que les autres corps ne sont pas beaux", dénonce-t-elle. Le concours, ultra populaire, est qui plus est, selon Eléonore Stévenin-Morguet, le seul moment dans l'année où les femmes sont autant médiatisées. "Si je prends le nombre de femmes expertes dans les médias, par exemple, elles ne sont que 20%. Au moment de Miss France, on en voit plein, uniquement jugées sur leur apparence."

"Pas des corps réalistes". Plutôt que d'ouvrir l'élection à des critères plus larges, Eléonore Stévenin-Morguet préférerait que le concours "n'existe pas du tout. On est en 2016. C'est rétrograde. Comme dans les pubs et les magazines, c'est toujours la même image des femmes. On est formatés à ça. Les petites filles vont être amenées à s'identifier à des corps idéalisés, épilés, maquillés. Ce ne sont même pas des corps réalistes."