"J'y suis allé en me pinçant le nez" : Christophe Hondelatte raconte ses débuts aux faits divers
Christophe Hondelatte présente mardi dans "Ça fait du bien" sa bande-dessinée "Tu ne tueras point", adaptée de ses récits et publiée en partenariat avec Europe 1. L'animateur radio explique au micro d'Anne Roumanoff comment est né son grand intérêt pour les affaires criminelles, qui n'était au départ pas gagné.
À la télévision avec Faites entrer l'accusé , à la radio avec Hondelatte raconte et désormais en bande dessinée avec Tu ne tueras point. Christophe Hondelatte continue de développer son expertise en affaires criminelles avec la publication d'un roman graphique, publié en partenariat avec Europe 1 et adapté de ses récits. Pourtant, les faits divers n'ont pas toujours suscité sa curiosité, comme il l'explique mardi au micro d'Anne Roumanoff dans l'émission Ça fait du bien .
"Les faits divers, ça ne m'intéressait pas des masses", reconnaît sans faux-semblant l'animateur. "Il faut quand même reconnaître que dans les années 1980, quand j'ai débuté le journalisme, les faits divers étaient vraiment la 'matière qui pue'. Personne n'en voulait. Tous les étudiants en journalisme et tous les jeunes journalistes voulaient faire de la culture, de la politique étrangère, ou de la politique. Les affaires criminelles n'étaient pas du tout à la mode."
"J'y suis allé en me pinçant le nez"
C'est pourtant avec ce type de sujets et l'émission Faites entrer l'accusé que Christophe Hondelatte connaît le succès à la télévision. "On m'a proposé ça pour faire de la télévision à France 2, donc sur une grosse chaîne. Je me suis dit que, quand même, je n'allais pas laisser passer cette occasion", se souvient-il. "Mais j'y suis allé, je le dis honnêtement, en me pinçant le nez."
Le temps aidant, le journaliste s'est finalement découvert "un intérêt majeur" pour les affaires criminelles. Mais il refuse de parler de "passion". "Ça ne peut pas me passionner, parce que j'ai une espèce de barrière morale qui m'empêche de me passionner pour quelque chose qui pue. Mais ça m'intéresse", distingue-t-il. "C'est un intérêt professionnel et social. Il y a un vrai enjeu à rester journaliste dans ce métier-là."
Les affaires criminelles seraient également "très instructives sur la nature humaine", selon l'animateur. "Dans cette société où l'on voit le monde en noir et blanc, avec les bons et les méchants, j'ai le privilège, grâce à plus de vingt ans de d'affaires criminelles, de savoir que tous les humains sont gris", analyse-t-il.
Des histoires pour s'endormir ?
Au fil des années de diffusion des émissions de Christophe Hondelatte , c'est un grand nombre de Français qui s'est pris d'intérêt, voire de passion, pour les faits divers et les affaires criminelles. Au point que certains écoutent les récits de l'animateur en se couchant. "C'est un grand mystère pour moi. Que des gens m'écoutent en s'endormant, je ne peux pas le comprendre", s'étonne le principal intéressé.
"Le soir, j'essaye d'écarter absolument tout ce qui peut m'angoisser. Je me couche en écoutant de la musique, plutôt de la musique douce. On va vers le plumard en douceur. Et là, les mecs vont au plumard avec ces histoires", poursuit-il, même si les histoires qu'il raconte ne l'ont jamais empêché de dormir. "Au même titre que le type qui travaille aux pompes funèbres ne pense pas aux cercueils quand il se couche le soir."