Coco devient la dessinatrice titulaire de Libération, sans quitter Charlie Hebdo

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Antoine Genton avec Alexis Patri , modifié à
Le quotidien "Libération" a annoncé lundi avoir embauché l'illustratrice Corinne Rey, dite Coco, en tant que dessinatrice titulaire. Elle succède à Willem, qui a occupé ce poste pendant 40 ans. La dessinatrice de "Charlie Hebdo" devient la première femme à occuper ce poste dans un quotidien national.

C'est une annonce qui tombe à pic. Lundi, journée internationale des droits des femmes, le journal Libération a annoncé que Coco, Corinne Rey de son nom civil, allait devenir sa dessinatrice titulaire. Cette embauche fait de Coco la toute première femme dessinatrice titulaire d'un grand quotidien national. La dessinatrice continuera d'officier en parallèle pour Charlie Hebdo, pour lequel elle croque l'actualité depuis 13 ans. Son premier dessin pour les pages Libération sera publié jeudi 1er avril. Coco succède ainsi à Willem, qui aura passé 40 années à dessiner pour Libération

La dessinatrice décrit cette opportunité comme "un honneur qui ne se refuse pas". Du côté du journal, le choix de Coco semble aussi tenir de l'évidence, à en croire son directeur artistique, Nicolas Valoteau. "J'aime, dans la douceur de son trait, l'efficacité et parfois le message direct qu'elle amène", analyse-t-il au micro d'Europe 1. "Je pense qu'elle représente autant cette fragilité que le côté percutant, et c'est ce qu'on demande à un dessin de presse."

Du dessin de presse, Coco en fait depuis près de 13 ans pour Charlie Hebdo, pour qui elle continuera de travailler, comme Willem avant elle. 

"Plus que du dessin de presse, c'est une place d'éditorialiste"

Ces dernières années, cette habitude du dessin de presse a disparu de quelques grands quotidiens tels que Le Figaro et le New York Times. Pas question de suivre ce mouvement pour Libération. Selon Nicolas Valoteau, le dessin y a toute sa place. "C'est plus que du dessin de presse, c'est une place d'éditorialiste", explique-t-il.

"On a très peu d'éditorialistes à Libération, en tout cas dans notre version papier", rappelle le directeur artistique du quotidien. "Le dessin est essentiel, car il donne une autre lecture de l'actualité. C'est pour cela que l'on ne pourra jamais l'enlever du journal." Nicolas Valoteau réfléchit d'ailleurs à donner une plus grande place au dessin de presse sur le site de Libération, sans savoir encore exactement quelle forme cela pourrait prendre.