Un documentaire BFMTV explore la question du rapatriement des enfants français de Daesh

  • Copié
Héloïse Goy, édité par Amani Dhifaoui
BFM diffuse ce lundi soir un documentaire inédit "Après Daech, l'impossible retour des enfants Français ?", réalisé par Fanny Morel et Noé Pignède. Un reportage en immersion dans les camps de l'Est syrien, et qui suit le quotidien des quelques 200 enfants détenus par les Kurdes, et qui attendent leur rapatriement en France.
INTERVIEW

Faut-il rapatrier en France les enfants des Français partis rejoindre les rangs de Daesh en Syrie et en Irak ? C'est la question que se proposent d'explorer Fanny Morel et Noé Pignède, dans un reportage diffusé ce lundi sur BFMTV, une immersion dans les camps de l'est de la Syrie, contrôlés par les Kurdes, où se trouvent près de 200 enfants français qui attendent, dans des conditions précaires, leur rapatriement en France. Le reportage s'intitule Après Daech, l'impossible retour des enfants Français ?. On y apprend notamment que 200 enfants français sont aujourd'hui détenus dans des camps en Syrie.

L'épineuse question du rapatriement

Tous ont (ou ont eu) des parents qui ont rejoint l'Etat islamique. Quelques-uns sont orphelins, d'autres sont accompagnés de leurs mères, une centaine de Françaises, toutes sous mandat d'arrêt international pour avoir rejoint une organisation terroriste. Ce rapatriement des jeunes Français détenus en Syrie est encore un sujet très sensible pour le gouvernement aujourd'hui. La coréalisatrice Fanny Morel n'a pas obtenu de réponse de l'Elysée à ses demandes d'entretiens.

Cette question est pourtant très importante à aborder aujourd'hui selon elle. "Il s'agit d'abord d'une question humanitaire, il y a quand même 61 enfants qui sont morts entre janvier et septembre 2021 dans les camps du nord-est syrien", explique-t-elle sur Europe 1. "Et puis nous sommes à l'aube d'une élection présidentielle, nous savons que ce sujet divise au sein de la classe politique, et finalement il y a très peu de candidats qui se positionnent sur cette question de rapatriement. Nous avons le sentiment que ce sujet a été un peu mis sous le tapis"

Des conditions très précaires

Les journalistes ont pu rencontrer certains de ces enfants même si ce n'était pas facile de pénétrer dans ce camp de Roj avec des caméras. C'est ce que raconte la journaliste Fanny Morel : "C'est grâce à notre fixeur que nous avons eu l'autorisation d'entrer deux fois dans le camp de Roj, deux fois 1h30, escortés par une grade kurde et sous certaines conditions. Nous avions interdiction de filmer les gardes à l'entrée, interdiction de filmer à l'intérieur des tentes des femmes et des enfants, et interdiction de donner quoi que ce soit à ces femmes à ces enfants qui sont retenus dans le camps". Les enfants, âgés pour la majorité de moins de six ans, vivent dans des conditions très précaires.

Après Daech, l'impossible retour des enfants Français ? est diffusé lundi soir à 20h50 sur BFMTV. Pour clôturer la soirée sur ce thème, Laurent Nuñez, le coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme répondra aux questions d'Aurélie Casse.