Hollande-Gayet : ce que risque Closer

Closer affirme révéler une relation entre François Hollande et Julie Gayet.
Closer affirme révéler une relation entre François Hollande et Julie Gayet. © MaxPPP
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LA QUESTION - En révélant une liaison entre le président et l'actrice, le magazine pourrait-il être condamné ?

François Hollande "examine les suites, y compris judiciaires", qu'il pourrait donner à la publication du dernier numéro de Closer. Le magazine révèle vendredi, photos volées à l'appui, que le chef de l'Etat entretient une liaison avec l'actrice Julie Gayet. Mais l'hebdomadaire people pourrait-il être condamné ? Pas sûr, vu la surexposition publique du président de la République, qui n'a d'ailleurs pas démenti l'information.

Mise à jour : Closer a retiré vendredi) soir de son site internet l'information sur la relation prêtée au président François Hollande avec Julie Gayet, à la demande de l'avocat de l'actrice, comme l'avait annoncé vendredi après-midi à l'AFP Laurence Pieau, directrice de la rédaction du magazine people.

Président de la République, un cas à part ? Le fait que François Hollande soit président de la République aggrave-t-il le cas de Closer, si l'atteinte à la vie privée était constituée ? "Au contraire, c'est une circonstance atténuante", répond Basile Ader, avocat au barreau de Paris et spécialiste du droit de la presse, joint par Europe1.fr "La vieille tradition française retenait le critère d'atteinte à la vie privée pour condamner ou non. Mais désormais, le juge prend sa décision sur le fait que cela intéresse légitimement le public ou pas", avance-t-il. La position de François Hollande, personnalité publique par excellence, jouerait alors dans le sens de Closer.

>> François Hollande et Julie Gayet, la bombe de Closer :

Hollande pas marié, cela a-t-il une conséquence ? Dans un communiqué, vendredi matin, François Hollande "déplore profondément les atteintes au respect de la vie privée auquel il a droit comme tout citoyen", mais ne dément pas l'information de Closer. Pour Maître Ader, le fait que la liaison soit avérée ou non ne change de toute façon pas grand-chose, François Hollande n'étant pas marié. "Sur le terrain de la diffamation, il faut que la personne soit mariée, puisque avoir une maîtresse constituerait alors un manque au devoir de fidélité", explique-t-il. "Par conséquent, s'il veut poursuivre, le président n'a pas le choix. Attaquer sur l'atteinte à la vie privée constituerait le seul terrain juridique possible".

De son côté, Julie Gayet, dont l'avocat ne s'est pas exprimé vendredi matin, a également la possibilité de poursuivre le magazine pour le même motif. En général, les condamnations pour des photos volées se chiffrent à quelques milliers d'euros. En janvier dernier, Closeravait ainsi dû verser 6.000 euros de dommages et intérêts à Amanda Sthers pour des clichés en maillot de bain.

hollande-trierweiler

Quels précédents ? Depuis le début de son quinquennat, François Hollande n'a jamais engagé de poursuite judiciaire contre la presse. Sa compagne Valérie Trierweiler, en revanche, a saisi la justice plusieurs fois pour atteinte à la vie privée. En 2012, les magazines VSD, Closer, Voici et Public avaient été condamnés à des dommages et intérêts allant de 1.000 à 2.000 euros pour avoir publié des photos du couple présidentiel en maillot de bain, au fort de Brégançon. En juin dernier, la journaliste a également fait condamner les auteurs et l'éditeur de sa biographie La Frondeuse à lui verser 10.000 euros. En saisissant ainsi la justice, Trierweiler suit les pas de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, qui avaient rompu avec une tradition élyséenne consistant à ne pas attaquer la presse.

Un tabou français ? Les médias doivent-ils parler de la vie privée du chef de l'Etat ? De la révélation de la fille cachée de François Mitterrand aux fameuses "rumeurs" sur le couple Sarkozy-Bruni en 2010, le débat revient régulièrement. Mais pour Basile Ader, il n'a plus lieu d'être. "Bien sûr qu'il faut sortir ce genre d'information", affirme l'avocat. "Parmi les médias anglo-saxons, on ne serait jamais posé la question". Lors de l'affaire DSK, en mai 2011, la presse américaine avait allègrement reproché aux médias français la "loi du silence" dont bénéficieraient nos responsables politiques dès lors qu'il s'agit de leur vie privée.

 

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