Publicité
Publicité

"Yes, you're racist", le compte Twitter qui expose les suprémacistes de Charlottesville

M.B. - Mis à jour le . 2 min
Yes you're racist Charlottesville
Le compte Twitter "Yes, you're racist" a publié l'identité de plusieurs suprémacistes blancs présents à Charlottesville. © Capture d'écran Twitter

Un compte Twitter dévoile l'identité des manifestants néo-nazis qui ont défilé, samedi, à Charlottesville, afin de les exposer publiquement.

C'est ce qu'on appelle du "name and shame". Un compte Twitter s'est lancé dans une chasse aux suprémacistes blancs qui, samedi dernier, ont défilé à Charlottesville et ont affronté des contre-manifestants antiracistes. À partir des photos du rassemblement de ces membres de l'extrême droite identitaire américaine, le compte, intitulé 'yes, you're racist" ["oui, tu es raciste"] les identifie et dévoile publiquement leurs noms, prénoms, et parfois leur activité professionnelle. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Je les rendrai célèbre". Au départ, "Yes, you're racist", ouvert en 2012, s'appliquait à repérer les tweets commençant par "je ne suis pas raciste, mais…", formule qui présage généralement d'une remarque raciste. Avec les incidents de Charlottesville, le créateur du compte, un Américain nommé Logan Smith, 30 ans, a décidé de se pencher sur le profil des suprémacistes présents ce jour-là. "Si vous reconnaissez l'un des nazis qui manifestent à Charlottesville, envoyez-moi leur nom/profil et je les rendrai célèbre", a-t-il tweeté le 12 août.

Des politiques épinglés. Tenant sa promesse, Logan Smith a ensuite identifié plusieurs manifestants d'extrême droite , notamment Peter Cvjetanovic, un étudiant de 20 ans, ou Cole White, un homme qui travaille dans un restaurant de hot-dog. Par ailleurs, le compte s'est attaché à montrer les liens entre ces suprémacistes et certaines personnalités politiques américaines. Ainsi, "Yes, you're racist" a déniché une photographie du sénateur républicain du Nevada Dean Heller en compagnie de Peter Cvjetanovic.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Ce "name and shame" a parfois des conséquences très concrètes. Dès dimanche, "Yes, you're racist" a annoncé que Cole White, l'homme qui travaillait dans un restaurant de hot-dog, avait perdu son emploi.

Des questions sur le respect de la vie privée. L'initiative de Logan Smith est diversement appréciée. Le jeune homme a ainsi publié le message d'un autre utilisateur de Twitter qui lui reproche d'être intolérant.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Je ne soutiens pas les suprémacistes blancs mais laisser les gens choisir leurs opinions est ce que nous essayons d'atteindre aujourd'hui. Même si ce qu'ils pensent est vu comme bête ou stupide, cela reste leur opinion. Dans un certain sens, [ce que tu fais] ne te rend pas meilleurs qu'eux", écrit cet internaute. D'autres s'interrogent sur la violation de la vie privée que constitue la publication de l'identité de ces manifestants et les potentielles dérives que cela peut entraîner, alors que des dizaines de "twittos" appellent employeurs ou universités à se débarrasser de leurs salariés ou étudiants qui ont participé au rassemblement suprémaciste de Charlottesville. 

"Il faut choisir son camp". Logan Smith, lui, a justifié son combat en quelques tweets. "Les néo-nazis défilent sans craindre quoi que ce soit. Les contre-manifestants se font faucher dans la rue [une manifestante antiraciste est morte samedi après qu'une voiture a foncé dans la foule]. Que cela vous plaise ou non, il faut choisir son camp. Vous pouvez soit vous opposer activement aux suprémacistes blancs, soit les soutenir silencieusement. Il n'y a pas d'autre option. Se taire, c'est consentir."