Violences en Haïti : Paris optimiste sur une possible «transition politique»

© Richard Pierrin / AFP
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avec AFP
La France estime que le dialogue inter-haïtien a permis d'ouvrir "une perspective positive" en jetant "les premières bases d'une transition politique inclusive en vue d'élections libres et démocratiques", a souligné la secrétaire d'Etat Chrysoula Zacharopoulou dans une déclaration écrite transmise à l'AFP.

La réunion d'urgence en Jamaïque des membres de la Communauté des Caraïbes (Caricom) et de représentants de l'ONU "a apporté des éléments de réponse importants à la profonde crise politique, humanitaire et sécuritaire" d'Haïti, a-t-elle également réagi alors qu'un Conseil de transition doit désormais être composé.

L'espoir d'un apaisement s'est fait jour mardi en Haïti au lendemain de la démission du Premier ministre Ariel Henry, qui a cédé à la pression des partenaires régionaux du pays le plus pauvre des Amériques, plongé dans l'anarchie par les bandes criminelles.

"Un accord de gouvernance transitoire"

La secrétaire d'Etat française a participé à cette réunion d'urgence. Sans président - le dernier chef d'Etat, Jovenel Moïse, a été assassiné en 2021 - ni Parlement, Haïti n'a connu aucune élection depuis 2016. Ariel Henry, nommé par Jovenel Moïse, aurait dû quitter ses fonctions début février.

 

"Un accord de gouvernance transitoire" doit déboucher sur "un plan d'action à court terme en matière de sécurité" et "des élections libres et équitables", selon Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana qui assure la présidence tournante de la Caricom.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé lundi tous les acteurs politiques haïtiens à des "négociations sérieuses" pour "rétablir les institutions démocratiques" du pays qui a sombré dans une crise sécuritaire et humanitaire.

Des affrontements entre policiers et bandes armées

La capitale haïtienne est le théâtre d'affrontements entre policiers et bandes armées, qui s'en sont prises à des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats et des prisons. Dernier signe en date de la crise sécuritaire: l'évacuation lundi de l'ensemble du personnel de la délégation de l'Union européenne présent en Haïti.

 

Dans la nuit de samedi à dimanche, les Américains avaient, eux, évacué par hélicoptère leur personnel diplomatique non essentiel. Une source diplomatique française a indiqué à l'AFP que la question de l'évacuation du personnel diplomatique était "à l'étude" mais aucune décision n'a encore été prise.