Un Nord-Coréen a franchi la frontière à la nage. Image d'illustration. 1:28
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Matthieu Bock, édité par Guilhem Dedoyard
Un jeune Nord-Coréen a traversé à la nage la frontière avec la Corée du Sud, en dépit des mesures de sécurité existantes qui doivent empêcher tout passage entre les deux pays. L'homme se serait servi d'un matériel de surveillance obsolète pour parvenir à ses fins, ce qui crée la polémique à Séoul.

Six heures dans l'eau froide de la mer du Japon avec combinaison et palmes : un Nord-Coréen désireux de rejoindre le Sud a réussi à traverser la frontière à la nage. Son objectif premier était de ne pas se faire attraper par les autorités, tant nord-coréennes que sud-coréennes. L'homme est un civil âgé d'une vingtaine d'années qui a annoncé aux autorités avoir fait défection. Une histoire digne d'un film d'espionnage qui suscite la polémique en Corée du Sud, où le système de surveillance est pointé du doigt.

Une fuite malgré les dispositifs de surveillance

L'explication de son parcours est rocambolesque. Le jeune homme s'est engouffré dans une canalisation d'eau qui passe sous les barbelés qui doivent, en théorie, empêcher toute circulation entre les deux territoires. Il avait enfilé une veste matelassée sous sa combinaison et grâce aux courants favorables, il a défié tous les systèmes de surveillance.

Le jeune homme a tout de même déclenché des alarmes anti-intrusion, plusieurs fois. Il est même apparu sur les écrans de vidéo-surveillance, mais les militaires sud-coréens n'ont pas réussi à le localiser précisément. Les soldats l'ont finalement retrouvé après trois heures de recherche. Il s'était endormi, épuisé par l'effort physique qu'il a dû faire dans une eau entre 5 et 10 degrés.

Le ministre de la Défense sud-coréen auditionné

Face aux militaires, il a expliqué qu'il venait de faire défection et qu'il voulait trouver refuge en Corée du Sud. À Séoul, cette évasion a crée une immense polémique. Les soldats sont accusés de ne pas avoir respecté les procédures conformes à la situation.

Mais surtout, le système de surveillance et de protection, obsolète, est également pointé du doigt. Le ministre de la Défense sud-coréen en personne a dû reconnaître, lors d'une audition parlementaire, que les systèmes de surveillance étaient dépassés et fonctionnaient mal.