Un enfant apatride naît toutes les 10 minutes dans le monde

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Des enfants dans un camp de réfugiés en Syrie. Image d'illustration. © Fadi al-Halabi / AFP
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N.M. avec AFP
La Syrie est particulièrement concernée depuis qu'un conflit y a éclaté il y a quatre ans.

Toutes les 10 minutes naît quelque part dans le monde un enfant sans nationalité, un problème exacerbé par le conflit en Syrie qui a conduit à la pire crise migratoire en Europe depuis 1945, a indiqué mardi l'ONU. D'ici à 2024, les Nations-Unies veulent éliminer le statut d'apatride.

70.000 enfants concernés par an. D'après un rapport qui doit être présenté mercredi, "le problème va croissant". Dans les pays où vivent les 20 populations apatrides les plus nombreuses (les pays les plus touchés étant la Birmanie, la Côte d'Ivoire et la Thaïlande), 70.000 enfants apatrides au moins naissent chaque année. L'apatridie peut entraîner "une vie de discrimination, de frustration et de désespoir", a déclaré Antonio Guterres du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). Le rapport met en effet en évidence les difficultés d'accès pour ces personnes à l'éducation, la santé et l'emploi. Lors des conflits, l'absence d'enregistrement de la naissance crée un risque particulièrement élevé d'apatridie pour les réfugiés et les migrants.

Des enfants syriens sans actes de naissance. C'est le cas avec le conflit en Syrie, la plus importante crise humanitaire dans le monde selon les Nations unies, qui a forcé plus de quatre millions de personnes à fuir vers les pays voisins. Plusieurs centaines de milliers, dont des femmes donnant naissance en chemin, ont aussi fui en Europe. En raison notamment de la discrimination liée au genre inscrite dans la loi syrienne relative à la nationalité, les enfants syriens ne peuvent acquérir la nationalité que par leur père. Mais le conflit ayant laissé près de 25% des ménages de réfugiés syriens sans père en mesure d'attester la nationalité, la production d'un certificat de naissance reste le seul moyen de prouver la citoyenneté d'un enfant dans de nombreux cas, constate le HCR. 

Assurer le retour dans leur pays. Pour l'agence onusienne, l'enregistrement de la naissance revêt donc "une importance vitale" pour les enfants réfugiés syriens nés dans des pays d'asile et dont beaucoup ont été séparés de leurs parents ou de leurs familles. "Cela contribuerait à prévenir l'apatridie parmi ces enfants, à garantir leur reconnaissance en tant que ressortissants syriens et à leur permettre de rentrer en Syrie lorsque les conditions seront propices", explique le HCR.