Tension à Jérusalem : "L'enfer" pourrait "déferler sur la ville"

© AHMAD GHARABLI / AFP
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par A.H.
Vendredi est un jour de grande prière pour les musulmans. Mais à Jérusalem, les moins de 40 ans pourraient être interdits d'accès à l'esplanade des Mosquées, deux jours après la décision polémique de Donald Trump.
REPORTAGE

Les musulmans appellent à un jour de colère au Proche-Orient. Jeudi, des affrontements ont eu lieu pour dénoncer la décision prise par Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël. Vendredi, jour de grande prière pour les musulmans, la tension risque d'être forte autour de l'Esplanade des Mosquées, l'un des lieux saints de l'islam. 

Des affrontements plus importants ? Dans un recoin sombre de la Vieille ville, Ahmad observe les militaires israéliens en train de se positionner. Les différentes entrées de l'Esplanade des Mosquées sont verrouillées. Avec un tel dispositif, il sait que ce sera la bousculade à l'heure de la grande prière. "Les fidèles vont venir de partout en Palestine. Ils veulent prier pour Jérusalem, notre capitale à nous. Déjà jeudi soir, ils ont interdit l'accès de la mosquée aux jeunes. S'ils font pareil aujourd'hui, ce sera très tendu, ce sera un motif d'affrontement…"

"Trump n'a aucun contrôle ici". Comme souvent pour ces jours de protestations, les autorités interdisent l'accès de la Mosquée aux moins de 40 ans, souvent les plus virulents. Abou Jamal en a 36, mais dit vouloir aller prier coûte que coûte. "S'ils me bloquent à la première porte, j'irai à la suivante. S'ils font pareil, j'essaierais d'entrer par le toit. Et si nous sommes nombreux à être refoulés, l'enfer va déferler sur la ville. On va montrer à Trump qu'il n'a aucun contrôle ici. À New York, il fait ce qu'il veut ! Mais pas à Jérusalem !"

Un cadre du Fatah, le parti palestinien majoritaire, reconnaît : "Nous ferons tout pour que cela reste pacifique, mais il nous impossible de contrôler chaque individu."