Syrie : l'UE pourrait progressivement assouplir les sanctions en cas de «progrès tangibles»
L'Union européenne pourrait assouplir ses sanctions contre la Syrie en fonction des "progrès tangibles" des nouvelles autorités, a annoncé Kaja Kallas. Si l'Allemagne et la France soutiennent cette mesure, l'unanimité des États membres est nécessaire. Des restrictions sur l'aide humanitaire pourraient être levées rapidement.
L'Union européenne pourrait "progressivement" assouplir les sanctions contre la Syrie en cas de "progrès tangibles" des nouvelles autorités, a indiqué la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, vendredi sur le réseau social X. Kaja Kallas rappelle avoir participé à une réunion à Rome jeudi pour "coordonner les efforts pour la transition en Syrie" avec l'Allemagne, la France, l'Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Une unanimité nécessaire
"Nous avons réaffirmé la nécessité d'un gouvernement inclusif protégeant toutes les minorités", souligne-t-elle. "L'UE pourrait progressivement assouplir les sanctions à condition que des progrès tangibles soient réalisés". Les ministres des affaires étrangères de l'UE doivent examiner ces possibles assouplissements lors d'une réunion à Bruxelles le 27 janvier.
L'Allemagne et la France y sont favorables, mais l'unanimité des États membres est nécessaire. Les sanctions qui "entravent l'accès à l'aide humanitaire" ou "empêchent le redressement du pays" pourraient être "levées rapidement", avait estimé mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.
Certaines restrictions assouplies
Après 13 ans de guerre, des groupes armés emmenés par la formation radicale islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont pris le 8 décembre Damas et chassé le dictateur Bachar al-Assad, qui a fui en Russie. Le gouvernement de transition fait depuis pression pour la levée des sanctions internationales à l'encontre de la Syrie. Le département du Trésor aux États-Unis a annoncé cette semaine qu'il allait assouplir les restrictions affectant les services essentiels.
Mais des responsables américains ont précisé attendre de voir les progrès accomplis avant une plus large levée des sanctions. Il est peu probable que le gouvernement du président sortant Joe Biden, dans ses derniers jours, soit prêt à retirer les rebelles syriens victorieux du Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de la liste noire américaine du "terrorisme".