Michael Bloomberg AFP 3:07
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Xavier Yvon, aux États-Unis, édité par , modifié à
Le candidat démocrate Michael Bloomberg a investi de très grosses sommes d'argent pour devenir celui qui affrontera Donald Trump au mois de novembre aux États-Unis. Pour le milliardaire, dont Europe 1 a suivi la campagne, l'étape du "Super Tuesday" est cruciale. 
REPORTAGE

La course à l'investiture démocrate aux États-Unis va connaître mardi une étape décisive, avec le traditionnel Super Tuesday : pas moins de 14 États votent en même temps pour désigner le candidat qui affrontera Donald Trump en novembre prochain. Si Bernie Sanders est favori, Joe Biden, revitalisé par les abandons de deux rivaux centristes, veut refaire son retard. Mais il y a un nouveau venu dans cette primaire folle : Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York et le neuvième homme le plus riche du monde, qui compte jouer bien plus que les trouble-fête.

Des publicités partout

Pour tenter de l'emporter, Mike Bloomberg a volontairement séché les quatre premiers États à voter pour se concentrer sur ce Super Tuesday. Du jamais-vu, tout comme les sommes qu’il dépense sur sa propre fortune, car il a déjà sorti de sa poche un demi-milliard de dollars, c’est plus que tous les autres candidats réunis. Grâce à cet argent, il inonde le pays de publicités à sa gloire. TV, radio, internet, impossible d’y échapper. "Si je regarde mon téléphone une demi-heure, je vais voir quatre publicités pour Bloomberg", raconte au micro d'Europe 1 cette mère de famille de Virginie qui en entend même sur sa radio musicale préférée.

Avec son argent et contrairement à un candidat comme Joe Biden, le milliardaire a aussi bâti une organisation impressionnante sur le terrain : il a ouvert plus de bureaux de campagne que ses concurrents et recruté plus de monde. Des internautes sont même payés 2.500 dollars par mois rien que pour parler de lui sur les réseaux sociaux. Dimanche dernier, le candidat milliardaire s'est même offert "une adresse à la Nation", trois minutes sur les deux plus grandes chaines de TV, à 20h30, comme un président, pour parler du coronavirus.

Mais le vrai test a lieu mardi, avec ce Super Tuesday décisif. Pour la première fois, son nom figure sur les bulletins de vote, mais au moins dans les sondages, l’ascension a été spectaculaire. Sur le terrain, il attire du monde à ses meetings, avec buffet gratuit et distribution de tee-shirts. "Si vous voulez quelqu'un qui ne promet pas n’importe quoi, qui a un vrai bilan sur tous les problèmes de ce pays, et qui a les moyens de battre Donald Trump, c’est moi", a martelé le candidat lors d'un meeting en Virginie. 

"Mike, lui aussi, va sortir le flingue"

Son pari est simple : prendre la place de Joe Biden pour incarner le candidat des centristes qui barrera la route au socialiste Bernie Sanders. "Je penchais pour l’ancien vice-président Biden, mais j’ai entendu dire qu’il n’avait pas l’organisation qu’il fallait sur le terrain", explique Ruth, qui va aller faire du porte-à-porte pour "Mike". "Son manque de vitalité sur scène ça m'inquiète aussi… J'aime beaucoup Joe Biden, mais je pense que Mike Bloomberg est le seul candidat qui peut battre Donald Trump."

En réponse à cette entrée sonnante et trébuchante dans cette campagne, certains accusent Michael Bloomberg de vouloir acheter cette élection. Face à ces critiques venues notamment du camp de Bernie Sanders, les partisans de l'ancien maire de New York répètent que c'est justement un avantage. "Les Républicains vont avoir beaucoup d'argent, ils viennent avec un flingue dans un combat au couteau", anticipe Bill, activiste démocrate. "Mike, lui aussi, va sortir le flingue. Moi, je ne veux pas perdre !" Et s'il perd son pari à 500 millions de dollars, Mike Bloomberg a promis de mettre encore plus d’argent pour soutenir le démocrate qui affrontera Donald Trump en novembre.