Soupçon d'empoisonnement pour un ex-espion russe au service de Sa Majesté

Selon le quotidien The Guardian, il aurait été empoisonné au fentanyl, un puissant opiacé.
Selon le quotidien The Guardian, il aurait été empoisonné au fentanyl, un puissant opiacé. © Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Un ancien espion ayant travaillé pour le Royaume-Uni a été hospitalisé dimanche en Angleterre après avoir été exposé à une substance chimique avec sa femme, ont affirmé lundi les médias britanniques.

Comme au temps de la Guerre froide, un ex-espion russe au service de Sa Majesté, arrêté en Russie puis libéré lors d'un échange d'espions en 2010, aurait été mystérieusement empoisonné, ont rapporté lundi les médias britanniques.

"Dans un état critique". Un homme a été hospitalisé dimanche "dans un état critique" à Salisbury dans sud de l'Angleterre, a annoncé la police du Wiltshire, sans donner son identité, de même qu'une femme d'une trentaine d'années qui se trouvait avec lui. Le couple avait été retrouvé inconscient sur un banc, dans un centre commercial de Salisbury. Selon la BBC, il s'agit de Sergueï Skripal, un ex-colonel du renseignement militaire russe. Accusé d'espionnage au profit du Royaume-Uni, il avait été condamné à 13 ans de prison en Russie en 2006, avant de retrouver la liberté en Angleterre grâce à un échange de prisonniers opéré en 2010 entre Moscou d'une part, Londres et Washington d'autre part.

Une affaire qui en fait resurgir d'autres. Selon le quotidien The Guardian, il aurait été empoisonné au fentanyl, un puissant opiacé. "Les deux personnes, dont nous pensons qu'elles se connaissent, ne présentaient aucune blessure visible", a précisé la police. Selon la BBC, Sergueï Skripal avait été payé 100.000 dollars pour fournir au MI6, le renseignement britannique, les noms des agents russes présents en Europe.  Cette hospitalisation a immédiatement fait resurgir le souvenir de l'affaire Litvinenko, du nom d'un ex-agent du FSB (services secrets russes) et opposant à Vladimir Poutine, empoisonné en 2006 à Londres au polonium-210, une substance radioactive extrêmement toxique.