Séisme Turquie 1:26
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Rémi Trieau (envoyé spécial à Antioche)
Une semaine après le séisme qui a tué au moins 33.000 personnes en Turquie et en Syrie, la situation des survivants reste très difficile. La colère monte contre l'État, notamment en Turquie, mais aussi contre les promoteurs immobiliers. Des peines de prison sont déjà prononcées pour ceux qui n'ont pas respecté les normes antisismiques.

Le bilan provisoire est effroyable et il pourrait doubler, selon l'ONU : 33.000 morts pour le moment en Turquie et en Syrie. Le séisme qui a touché la région est désormais le cinquième plus meurtrier de l'Histoire. À Antioche, une semaine après la catastrophe, la situation des survivants est toujours extrêmement difficile. Les rescapés ne sont pas retournés chez eux. Ils vivent sous des tentes dressées par les agences de l'État, dans des abris de fortune ou dans des voitures pour se protéger du froid.

Des villes fantômes

Près de l'épicentre du séisme, il fait -5 degrés la nuit. Les montagnes anatoliennes sont enneigées. Alors, pour échapper à ces conditions précaires, de nombreux survivants sont déjà partis vers l'ouest du pays, laissant des villes fantômes derrière eux. Au septième jour, les recherches dans les décombres sont terminées dans plusieurs villes. Elles se poursuivent dans les localités les plus touchées, avec encore des miracles : des personnes ont encore été tirés des gravats ce dimanche, même si les espoirs s'amenuisent d'heure en heure.

Un Turc sur sept est affecté par la catastrophe d'une manière ou d'une autre et la colère monte contre le gouvernement. Le président Erdogan a admis un manque de réactivité des secours. L'opposition l'accuse d'être incapable de gérer la crise. Les promoteurs immobiliers véreux, qui n'ont pas respecté les normes antisismiques, sont aussi pointés du doigt. Une centaine d'enquêtes ont été ouvertes et certains magnats de la construction sont déjà derrière les barreaux.