Russie : la messagerie Telegram échappe à un blocage

L'application de messagerie Telegram est citée dans de nombreuses affaires terroristes.
L'application de messagerie Telegram est citée dans de nombreuses affaires terroristes. © Capture d'écran
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avec AFP
La messagerie sur internet a fourni au régulateur russe toutes les informations indispensables pour éviter un blocage.

La messagerie sur internet Telegram, réputée pour son niveau élevé de cryptage et son refus de partager ses données avec les autorités, a fourni au régulateur russe toutes les informations indispensables pour éviter un blocage, a indiqué mercredi l'agence chargée des télécoms. Ce service a cependant réaffirmé qu'il n'appliquerait pas d'autres mesures antiterroristes, en vertu de sa volonté de protéger ses utilisateurs.

Vives tensions avec le gouvernement. Vendredi, le directeur de l'agence chargée des télécoms, Alexandre Jarov, avait menacé de blocage cette application lancée en 2013 par Pavel Dourov, jeune génie de l'internet russe qui a déjà défié les autorités russes dans le passé, et son frère Nikolaï. Il lui reprochait de ne pas vouloir se plier à de nouvelles dispositions légales le contraignant à fournir certaines informations sur la société.

Le ton était monté pendant les jours suivants entre les autorités russes et Pavel Dourov, atteignant leur paroxysme lundi lorsque les services de renseignement du FSB avaient assuré que les auteurs de l'attentat de Saint-Pétersbourg en avril avaient utilisé Telegram. Le fondateur de l'application a cependant répété son refus d'appliquer une loi antiterroriste récemment adoptée en Russie, qui contraint notamment les opérateurs téléphoniques à stocker les données de leur clients pour pouvoir les fournir aux autorités.

Une application régulièrement pointée du doigt. Telegram se trouve régulièrement dans le collimateur de plusieurs pays pour servir de moyens de communication à des groupes terroristes mais aussi pour son refus de principe de communiquer les données de ses utilisateurs aux autorités. Montrée du doigt après les attentats de Paris en 2015, elle s'était alors décidée à bloquer des comptes utilisés par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).