Royaume-Uni : le Parlement se prononce mercredi sur les législatives anticipées

En organisant ces élections, Theresa May prend plusieurs risques en vue des négociations avec Bruxelles
En organisant ces élections, Theresa May prend plusieurs risques en vue des négociations avec Bruxelles © PRU / AFP
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avec AFP , modifié à
Ces élections anticipées ont plusieurs enjeux : le parti travailliste pourrait perdre des sièges tandis que le Parti national écossais pourrait accroître son avance et menacer les négociations du Brexit.

Les députés britanniques vont voter mercredi sur l'organisation d'élections législatives anticipées le 8 juin. Elles sont été demandées par la Première ministre conservatrice Theresa May au motif d'avoir les mains plus libres pour négocier le Brexit.

Le Labour sur la sellette. Le débat parlementaire doit démarrer aux alentours de 12h30 (13h30 à Paris). Il ne devrait pas durer plus de 90 minutes, selon les médias britanniques, avec un vote à 14h (15h30 à Paris). Theresa May a besoin de l'aval des deux tiers de la chambre basse du parlement de Westminster pour appeler les Britanniques aux urnes avec trois ans d'avance. Un résultat qui paraît a priori acquis, Jeremy Corbyn, le chef du Parti travailliste, la principale formation d'opposition, ayant annoncé qu'il y était favorable même s'il joue sa tête.

La Première ministre craint des blocages. Malgré le soutien apporté en mars par le Parlement au déclenchement de la procédure de divorce avec l'UE, Theresa May a dit craindre des blocages qui affaibliront la position de Londres dans les négociations avec Bruxelles qui doivent démarrer début juin. "Il y a le potentiel clair d'un vote contre la loi mettant en oeuvre la sortie de l'UE et contre l'accord final" avec Bruxelles, a-t-elle expliqué dans un entretien au tabloïd The Sun de mercredi. "Nous voulons la meilleure position de négociation avec l'Union européenne", s'est encore justifiée la cheffe du gouvernement auprès du Sun, affirmant qu'elle serait "bien plus libre" après les élections. 

Eviter un "Brexit dur" ? Le quotidien The Guardian estime qu'avec ce scrutin anticipé Theresa May veut montrer que le Brexit est irréversible. Si elle obtient la large majorité qu'elle souhaite, cela "balaiera les derniers espoirs de voir la décision 'aberrante' de juin dernier être inversée". Tim Farron, le chef du parti libéral-démocrate, pro-UE, préfère y voir une "chance pour changer la direction" prise par le Royaume-Uni et "éviter le désastre d'un Brexit dur", impliquant une sortie du marché unique.

Une position risquée pour Theresa May. Le quotidien Evening Standard souligne lui que le jeu n'est pas dénué de risques pour Theresa May, en particulier en Ecosse où le Parti national écossais (SNP, au pouvoir), pro-UE, "pourrait maintenir et même accroître son avance", lui donnant davantage d'arguments pour obtenir le nouveau référendum d'indépendance qu'il réclame.

Theresa May pourrait aussi être confrontée à la lassitude des électeurs, qui vont connaître leur quatrième vote crucial pour l'avenir du Royaume-Uni en quatre ans, après le référendum sur l'indépendance de l'Écosse en 2014, les législatives de 2015 et le référendum sur le Brexit en juin 2016.

Accusée de "déni de démocratie". Alors que la campagne électorale n'est même pas encore lancée, Theresa May a déjà provoqué la polémique en laissant entendre qu'elle ne prendrait pas part à un débat télévisé avec les autres chefs de partis, qui l'ont accusée de "déni démocratique".

Trump souhaite "bonne chance". Mais la cheffe du gouvernement a reçu le soutien de Donald Trump qui lui a souhaité "bonne chance" mardi lors d'un entretien téléphonique. "Le président Trump a souhaité bonne chance au peuple britannique dans son processus électoral", a indiqué la Maison-Blanche. Recevant fin janvier Theresa May à Washington, le président républicain avait fait l'éloge du "merveilleux" Brexit qu'il s'enorgueillit régulièrement d'avoir prédit, même si ses propos avant le scrutin étaient plutôt évasifs.