Les frappes occidentales viseraient davantage le premier cercle autour de Bachar al-Assad. (Photo d'illustration) 4:30
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M.Be. , modifié à
Le général Dominique Trinquand explique sur Europe 1 les risques de frappes occidentales en Syrie, qui pourraient renforcer la Russie. 
INTERVIEW

Alors que le ton monte face au régime syrien après des attaques chimiques présumées sur la Ghouta, Paris et Washington se disent prêts à riposter. "Les plans sont prêts" pour une frappe rapide dans les 24 heures, assure dans Europe Soir mardi le général Dominique Trinquand, expert militaire et ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU. "Les militaires (français comme américains, ndlr) ont préparé techniquement les plans et sont prêts à exécuter les ordres qui leur seront donnés", poursuit-il.

Éviter de frapper Assad. Après les attaques présumées chimiques sur Douma samedi dernier, "la ligne rouge a clairement été franchie", estime Dominique Trinquand. Une ligne rouge tracée par Emmanuel Macron comme Donald Trump, qui pourrait être synonyme d’intervention armée. "Mais nous ne sommes plus en 2013. Il y a cinq ans, Assad était déstabilisé par la guerre et des frappes auraient pu changer la donne stratégique et le faire tomber. Aujourd’hui, le président syrien a repris les trois quarts du pays, et si on le fait tomber, il n’y a rien pour prendre sa place derrière, donc la conséquence politique est plus importante". Le risque est de faire revenir le chaos total dans le pays, note le général.

L'ombre de la Russie. Français et Américains pourraient opter pour des frappes symboliques, comme l'explique Dominique Trinquand : "On peut considérer qu’on va frapper trois ou quatre bases, sans pour autant mener une action telle qui pourrait déstabiliserait complètement Assad." Le premier cercle proche de Bachar al-Assad pourrait être la cible de ces frappes occidentales. Dominique Trinquand souligne en outre que frapper Assad reviendrait à frapper Poutine : "Et si Assad est déstabilisé, l’armée russe se retrouverait en première ligne." Et les Occidentaux ne favoriseraient alors que la prééminence de la Russie en Syrie.