Rafah : Macron prévient Netanyahu que tout «transfert forcé de population» constituerait un «crime de guerre»

Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu
Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu ont échangé ce dimanche lors d'un appel téléphonique. © CHRISTOPHE ENA / POOL / AFP
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avec AFP / Crédit photo : CHRISTOPHE ENA / POOL / AFP , modifié à
Lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, Emmanuel Macron a de nouveau exprimé "sa ferme opposition" à une offensive israélienne sur Rafah. Le président français a notamment averti que "le transfert forcé de population constituait un crime de guerre".

Le président français Emmanuel Macron a haussé le ton dimanche envers le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, marquant à nouveau "sa ferme opposition" à une offensive israélienne sur Rafah et avertissant que "le transfert forcé de population constituait un crime de guerre". Lors d'un entretien téléphonique avec le chef du gouvernement israélien, le dirigeant français a aussi condamné "fermement les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation" alors qu'Israël a annoncé vendredi la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie occupée.

"Un cessez-le-feu immédiat et durable"

Il a aussi fait part à Benjamin Netanyahu de son intention de porter au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution pour appeler à "un cessez-le-feu immédiat et durable". Moscou et Pékin se sont opposés vendredi à une proposition de résolution similaire de Washington, dénonçant notamment un texte "hypocrite". Cinq mois et demi d'une guerre dévastatrice ont plongé la bande de Gaza dans une situation humanitaire catastrophique. Le président français a insisté pour qu'Israël ouvre "sans délai et sans conditions tous les points de passage terrestres existant vers la bande de Gaza".

Emmanuel Macron a également échangé au téléphone dimanche avec le roi Abdallah II de Jordanie. Les deux dirigeants "ont évoqué le bilan et la situation humanitaire injustifiables à Gaza", selon l'Elysée. Ils ont plaidé de concert pour un cessez-le-feu "immédiat et durable" et "insisté sur le fait que soumettre des civils à un risque de famine était injustifiable". Ils ont plébiscité une solution à deux Etats, "seule à même de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens à la paix et la sécurité" et qui "implique la création d'un État palestinien incluant Gaza".

La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes. D'après ces sources, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes. En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007. Son armée a lancé une offensive qui a fait 32.226 morts à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du mouvement islamiste