Présidentielle en Roumanie : un vote sous surveillance après des soupçons de cyberattaques russes
Les Roumains retournent aux urnes ce dimanche pour un scrutin présidentiel capital, après l’annulation du premier vote en décembre dernier sur fond de cyberattaques et de manipulations orchestrées par Moscou. Une élection scrutée de près en Europe, où les opérations d’influence russes se multiplient de Bucarest à Paris.
Les Roumains appelés aux urnes ce dimanche, pour le premier tour d’une élection présidentielle scrutée de près en Europe. Et pour cause, un premier scrutin présidentiel organisé fin décembre 2024 avait été annulé suite à des soupçons d’ingérences russes.
Moscou est suspecté d’avoir orchestré une cyberattaque pour truquer le résultat des élections, et d’être à l’origine d’une vaste campagne d’ingérence sur le réseau TikTok. Un exemple roumain loin d’être un cas isolé.
"La Roumanie, c'est clairement une cible de choix pour la Russie"
La campagne présidentielle, qui vient de se terminer en Roumanie, s’est donc faite avec un contrôle renforcé des publications politiques sur les réseaux sociaux pour tenter de limiter les ingérences russes. Reste que l’ombre de Moscou plane toujours sur le scrutin.
"La Roumanie, c'est clairement une cible de choix pour la Russie d'un point de vue tactique et militaire. Si la Roumanie basculait dans une position de neutralité vis-à-vis du conflit ukrainien, ce serait une immense victoire pour la Russie", livre Fabrice Epelboin, spécialiste en cybersécurité et en usage politique des réseaux sociaux.
Et Moscou multiplie ses actions en ligne pour peser dans les scrutins européens. "On parle de campagne de désinformation. Ce sont des personnes avec des faux comptes qui vont typiquement faire des commentaires élogieux sous le candidat qui a été désigné par le Kremlin. C'est une multitude de choses qui s'apparente à du marketing électoral, si ce n'est que c'est du marketing électoral fait par un pays étranger", détaille-t-il.
La France dans l'œil de Moscou ?
La France est aussi une cible de choix pour Moscou, estime le chercheur : "Parce que la France a pris le leadership du camp qui s'oppose désormais à la Russie maintenant que les Américains sont en train de lâcher l'affaire."
Les autorités françaises ont d’ailleurs accusé cette semaine très officiellement les russes d’avoir piraté la campagne de 2017 d’Emmanuel Macron. Enfin, les regards sont aussi tournés vers la Pologne où le premier tour de l’élection présidentielle est prévu le 18 mai prochain.
