Prada, accusé de "blackface", retire de la vente des objets à connotation raciste

Prada a retiré de la vente des objets taxés de "blackface" (à droite).
Prada a retiré de la vente des objets taxés de "blackface" (à droite). © Capture d'écran @Twitter/lawyergrrl
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avec AFP
La firme italienne a retiré de la vente plusieurs articles, ressemblant étrangement aux caricatures de "blackface", après une polémique sur les réseaux sociaux. 

Le groupe de luxe italien Prada a retiré de la vente d'un de ses magasins new-yorkais des objets évoquant des caricatures racistes de "blackface". "Nous voudrions transmettre nos profonds regrets et nos excuses sincères pour les produits Pradamalia qui ont choqué. Ils ont été retirés du marché et ne seront pas vendus", a indiqué dimanche la firme dans un communiqué sur Twitter. Une série d'objets présentés dans la vitrine du magasin Prada du quartier de SoHo avait suscité l'émoi sur les réseaux sociaux.

Des porte-clés, des coques pour téléphones portables ou des tee-shirts utilisaient un motif ressemblant étrangement aux caricatures de "blackface" : des visages de Noirs aux yeux écarquillés et aux lèvres épaisses qui, au XIXe et au début du XXe siècles, ont servi à ridiculiser les Noirs, les présentant également comme ignorants, naïfs ou paresseux. Le groupe a également annoncé qu'il allait se doter d'un "conseil" sur la diversité et le racisme.

Le "blackface", un sujet explosif aux États-Unis. C'est une passante avocate qui avait la première dénoncé la vitrine de Prada sur son compte Facebook jeudi soir, postant plusieurs photos des objets controversés. Prada s'est d'abord défendu, affirmant qu'il s'agissait "de créatures imaginaires sans référence intentionnelle au monde réel et certainement pas au 'blackface'", tout en annonçant retirer de la vente les objets controversés. Mais après que la controverse eut enflé sur les réseaux sociaux, avec des appels à boycotter la marque, la firme a redressé le tir.

Dans un contexte américain de montée de l'extrême-droite et de multiples violences policières contre les Noirs, toute référence au "blackface" rallume les tensions. C'est ainsi qu'une présentatrice vedette de la chaîne NBC, Megyn Kelly, avait perdu son émission en octobre après avoir indiqué qu'elle ne voyait pas de mal à se grimer de la sorte pour Halloween.