Pour Macron, "il est pertinent qu'à terme la Russie puisse rejoindre le G8"

Comme Donald Trump, Emmanuel Macron est favorable au retour de la Russie dans le G8, mais sous conditions.
Comme Donald Trump, Emmanuel Macron est favorable au retour de la Russie dans le G8, mais sous conditions. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
  • Copié
avec AFP
Le chef de l'État a aussi dit vouloir parler de relance budgétaire, notamment en Allemagne, et va rencontrer des responsables iraniens avant le G7. 

"Il est pertinent qu'à terme la Russie puisse rejoindre le G8" dont elle a été exclue en 2014 après l'invasion de la Crimée, a estimé mercredi le président français Emmanuel Macron. Il s'est aussi exprimé sur la crise iranienne et sur le besoin d'une politique de relance au niveau international, notamment en Allemagne.

S'exprimant au palais présidentiel de l'Élysée devant l'Association de la presse présidentielle, Emmanuel Macron a précisé sa pensée au sujet du G8, avant le G7 qui s'ouvre samedi à Biarritz : "Le divorce a été acté au moment de l'invasion de l'Ukraine. La condition préalable indispensable" (à une réadmission de Moscou) "est qu'une solution soit trouvée en lien avec l'Ukraine sur la base des accords de Minsk".

"Dire 'la Russie sans conditions doit demain revenir à la table', c'est en quelque sorte acter la faiblesse du G7", a ajouté le président Macron, favorable au dialogue avec Moscou. "C'est dire que les sept pays qui ont décidé il y a cinq ans de mettre à l'écart la Russie ont acté que cela n'avait aucune efficacité, donc que la Russie peut revenir sans aucun problème. Ce serait une erreur stratégique pour nous."

"Interrogation profonde" sur la relance budgétaire

Sur le ralentissement de l'activité économique, "on doit se poser la question pour les pays qui en ont la capacité, de la pertinence d'une relance budgétaire, c'est un sujet qui est posé à l'Europe, à la France (…), à l'Allemagne, et d'autres pays, nous avons ici une interrogation profonde", a déclaré le président en passant en revue les prochains sujet du G7.

L'Allemagne, qui a de copieux excédents budgétaires, est régulièrement critiquée en Europe parce qu'elle se refuse à les utiliser pour financer une relance, et la question se pose actuellement avec d'autant plus d'acuité que l'activité dans le pays recule et qu'une récession est "possible", selon la Banque centrale allemande.

Rencontre avec un ministre iranien vendredi

Enfin, sur la crise iranienne, Emmanuel Macron va rencontrer des responsables de la République islamique avant le G7 de ce week-end. "J'aurai dans les prochaines heures, avant le G7, une réunion avec les Iraniens pour essayer de proposer des choses", a-t-il dit devant les journalistes de l'Association de la presse présidentielle. Le chef de l'Etat va s'entretenir vendredi à Paris avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, selon l'agence officielle iranienne Irna.

La France est partie à l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et a mené les efforts européens pour sauver le texte depuis le retrait unilatéral du président américain Donald Trump en mai 2018, suivi du rétablissement par Washington de sanctions draconiennes contre Téhéran.