Peu de progrès dans la lutte contre les pots-de-vin à l'international, selon une ONG

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Dans 22 pays, où figurent la Russie et le Japon, l'ONG a recensé aucune, voire très peu de poursuites judiciaires lors des dernières années. Image d'illustration. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP
Dans un rapport dévoilé mercredi, Transparency International souligne aussi qu'en France l'engagement contre la corruption transnationale est "limité".

Les pays les plus enclins à engager des poursuites en application de la Convention de l'OCDE pour la lutte contre la corruption  transnationale restent minoritaires, selon une étude de l'ONG spécialisée Transparency International publiée mercredi.

Très peu de poursuites judiciaires, voire aucune, dans 22 pays. Dans 22 pays totalisant près de 40% des exportations dans le monde, où figurent la Russie et le Japon, l'ONG a recensé aucune, voire très peu de poursuites judiciaires lors des dernières années alors que l'adoption de la convention OCDE, qui vise à réprimer les pots de vin versés à des agents publics à l'étranger, date de 1997. Parmi ces pays réfractaires, la Chine, Hong Kong, l'Inde et Singapour sont inclus pour la première fois dans le bilan de Transparency bien qu'ils ne soient pas adhérents à la dite convention internationale.

A l'inverse, sept pays sont classés parmi les plus diligents pour punir les aigrefins, avec les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume Uni et la Suisse, rejoints cette année par Israël, la Norvège et l'Italie, l'ensemble pesant pour 27% des exportations mondiales.

En France, un engagement encore "limité". Dans onze pays, l'engagement est encore jugé "limité", dont en France, alors que Paris a mis en place en 2017 l'Agence française anticorruption (AFA). Transparency note cependant que plusieurs pays, la France notamment, ont amélioré la législation protégeant les "lanceurs d'alerte", ces personnes qui donnent des indications aux enquêteurs sur des cas potentiels de corruption.

La Chine endosse une "responsabilité particulière". Mais dans l'ensemble, "l'objectif fondamental de la convention, à savoir créer des conditions de concurrence équitable et sans corruption, est encore loin d'être atteint en raison d'une application insuffisante", résument les auteurs de cette étude pluriannuelle, la dernière datant de 2015. En générant à elle seule près de 11% des exportations au plan mondial, la Chine endosse une "responsabilité particulière" dans ce bilan, assure Transparency. "Les performances de la Chine en matière de règles internationales de lutte contre la corruption influencent le comportement d'autres grands pays exportateurs", soulignent les auteurs du rapport.