"Pas bénéfique" pour la France de rester en Syrie pour protéger une milice kurde

Mevlut Cavusoglu, Mahmud TURKIA / AFP 1280
"Ce n'est un secret pour personnes que la France soutient les YPG", a déclaré Mevlut Cavusoglu. © Mahmud TURKIA / AFP
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avec AFP
"S'ils (les soldats français) restent pour contribuer à l'avenir de la Syrie, alors merci. Mais s'ils restent pour protéger les YPG, cela ne sera bénéfique pour personne", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

La Turquie a averti mardi qu'il n'était "pas bénéfique" pour la France de maintenir une présence militaire en Syrie pour "protéger" la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), en première ligne dans la lutte antidjihadiste.

Si les Français "restent pour contribuer à l'avenir de la Syrie, alors merci." "Ce n'est un secret pour personne que la France soutient les YPG. (Emmanuel) Macron a rencontré leurs représentants", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, cité par l'agence étatique Anadolu, lors d'une rencontre avec des journalistes turcs. "Nous n'avons pas d'information sur l'envoi de nouveaux soldats (français) mais ils maintiennent leur présence actuelle. S'ils restent pour contribuer à l'avenir de la Syrie, alors merci. Mais s'ils restent pour protéger les YPG, cela ne sera bénéfique pour personne", a-t-il ajouté.

Le président américain Donald Trump a ordonné mercredi le retrait des quelques 2.000 militaires américains déployés en Syrie, combattant les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) aux côtés d'une coalition arabo-kurde dominée par les YPG.

Macron regrette la décision de Trump. La France participe à la coalition internationale conduite par les Etats-Unis contre les djihadistes en Syrie et en Irak. Elle a déployé son artillerie et son aviation. Selon plusieurs sources, des éléments des forces spéciales sont aussi présents au sol en Syrie, mais le gouvernement n'a jamais confirmé cette présence. Le président français Emmanuel Macron a affirmé dimanche "regretter profondément" la décision américaine, estimant qu'un allié "se doit d'être fiable". La France a aussi affirmé qu'elle restait engagée dans la coalition anti-EI en dépit du retrait annoncé des troupes américaines de Syrie.

Donald Trump a affirmé dimanche après un entretien téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qu'il comptait sur lui pour "éradiquer" l'EI, estimant que le groupe djihadiste était déjà "en grande partie vaincu". "Le président Erdogan de Turquie m'a donné des assurances dans des termes très forts" quant au fait qu'il allait "éradiquer ce qui reste de l'EI en Syrie", a-t-il ainsi tweeté. "Nous avons la force nécessaire pour neutraliser l'EI seuls", a répété mardi Mevlut Cavusoglu.