Paris juge «essentiel qu'aucune puissance étrangère» ne vienne affaiblir la Syrie

Il est "essentiel qu'aucune puissance" ne profite du changement de régime à Damas pour affaiblir la Syrie, a jugé Jean-Noël Barrot ce dimanche. Son homologue syrien, de son côté, a entamé une visite officielle au Qatar.
Le ministre français des Affaires étrangères a jugé dimanche "essentiel qu'aucune puissance" ne profite du changement de régime à Damas pour affaiblir la Syrie, tandis que son homologue syrien a entamé une visite officielle au Qatar.
"La Syrie aura évidemment besoin d'aide mais il est essentiel qu'aucune puissance étrangère ne vienne, comme l'ont fait trop longtemps la Russie et l'Iran, sous prétexte de soutenir des autorités ou de soutenir la Syrie (...), l'affaiblir encore", a déclaré à la radio privée RTL Jean-Noël Barrot.
"L'avenir de la Syrie appartient aux Syriens"
"L'avenir de la Syrie appartient aux Syriens. De ce point de vue-là, l'objectif de souveraineté affiché à la fois par l'autorité de transition mais aussi par les représentants de la société civile et des communautés que nous avons rencontrés est sain", a-t-il ajouté.
M. Barrot est de retour de Damas où il s'est entretenu vendredi, en compagnie de son homologue allemande Annalena Baerbock, avec le nouveau dirigeant syrien, l'islamiste Ahmad al-Chareh.
Son ministre des Affaires étrangères, Assaad Al-Chibani, a entamé dimanche une visite officielle au Qatar, sa première dans cet Etat du Golfe depuis l'éviction du président Bachar al-Assad il y a près d'un mois, selon l'agence de presse syrienne.
Le Qatar a été le deuxième pays, après la Turquie, a avoir officiellement annoncé la réouverture de son ambassade dans la capitale syrienne depuis l'arrivée au pouvoir le 8 décembre d'une coalition de groupes armés menée par les islamistes de HTS (Hayat Tahrir al-Sham).
La Syrie a "besoin d'un redressement économique"
M. Al-Chibani avait fait savoir vendredi qu'il se rendrait aussi aux Emirats arabes unis et en Jordanie, après son premier voyage officiel à l'étranger, cette semaine, en Arabie Saoudite.
La Syrie a "besoin d'un redressement économique. Il faut se représenter que le PIB, la richesse produite par la Syrie, a été divisée par cinq en 10 ans. Il faut se représenter que 50% des infrastructures ont été détruites sous l'empire de Bachar Al-Assad", a fait valoir le chef de la diplomatie française.
Quant aux sanctions internationales qui pèsent sur la Syrie, certaines "n'ont pas vocation à être levées, celles qui en particulier touchent au régime de Bachar Al-Assad et à ses dirigeants", a-t-il affirmé.
"Il y en a d'autres qui pourraient être levées assez rapidement et notamment celles qui entravent l'accès de l'aide humanitaire aux populations syriennes", a-t-il précisé. "Pour le reste, c'est une discussion que nous avons initiée avec nos partenaires européens et qui dépendra du rythme par les autorités syriennes de transition, de la prise en compte de nos intérêts et en particulier de nos intérêts de sécurité".