Panama Papers : sur les traces d'un Modigliani spolié, caché à Genève

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Des peintures de Modigliani. Image d'illustration. © GIULIO NAPOLITANO / AFP
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avec AFP , modifié à
Il appartiendrait à David Nahmad, actionnaire d'une société offshore qui apparaît dans les Panama papers.

Les Panama Papers ont permis de débusquer le véritable propriétaire d'un Modigliani qui aurait été spolié durant la Seconde Guerre mondiale et qui sommeille dans les Ports Francs de Genève, affirment jeudi des médias suisses.

Offshore. D'après ces médias (Le Matin, La Tribune de Genève et Tages Anzeiger), l'oeuvre du peintre italien Amedeo Modigliani, dont les toiles atteignent des records lors des ventes aux enchères, serait secrètement détenu, via une société offshore créée par le cabinet Mossack Fonseca au cœur du scandale des Panama papers, par David Nahmad, un influent collectionneur d'art.

Une toile spoliée pendant la guerre. La toile en question, "l'Homme assis appuyé sur une canne", est évaluée à 25 millions de dollars (soit 22 millions d'euros), selon les médias suisses. Selon Mondex Corp, une entreprise canadienne spécialisée dans la traque d’œuvres spoliées, le tableau aurait été volé par les nazis à un collectionneur d'art juif qui a fui Paris en 1939. Il serait aujourd'hui dans les mains de la famille Nahmad, une famille multimilliardaire qui a principalement bâti sa fortune en faisant commerce d’œuvres d'arts et donc l'essentiel de sa collection, estimée à 4.500 pièces dont 300 Picasso, est stocké aux Ports Francs de Genève (un espace exempté de droits de douane et de TVA).

La justice déjà à l'oeuvre. Depuis plusieurs années, la justice américaine tente de déterminer à qui elle appartient. Mondex a en effet proposé au petit-fils du collectionneur spolié, Philippe Maestracci, d'entreprendre des démarches pour récupérer le Modigliani. Devant la justice, les Nahmad ont affirmé que le Modigliani ne leur appartient pas et qu'il est la propriété d'International Art Center (IAC), une société offshore. Mais les Panama Papers montrent que les actionnaires d'IAC ne sont autres que les Nahmad eux-mêmes, selon les médias. Le Matin publie un document montrant que David Nahmad est même l'unique propriétaire d'IAC depuis janvier 2014.