1:41
  • Copié
Sophie Eychenne, édité par R.D. , modifié à
L’avocate Marie Dosé, qui représente des familles de djihadistes, interpelle le gouvernement sur l’urgence de rapatrier notamment les femmes et les enfants mis en danger par l’offensive turque dans le Kurdistan syrien.
INTERVIEW

Depuis le début de l’offensive de la Turquie dans le nord de la Syrie, environ 800 djihadistes ou proches de djihadistes, majoritairement des femmes et des enfants, se sont enfuis d’un camp dans lesquels ils étaient retenus par les Kurdes. Parmi eux se trouvent des Français, dont certains sont représentés par l’avocate Marie Dosé, qui réclament, lundi sur Europe 1, leur rapatriement d’urgence.

"Là, pour l’instant, ces femmes et ces enfants, avec qui je suis en contact – en tout cas les femmes – sont sur la route, seuls, livrés à eux-mêmes, à deux heures et demi de voiture de la Turquie, à 50 km de Raqqa, entre les bombes, avec des gamins qui sont extrêmement jeunes, puisque les deux tiers ont moins de cinq ans. Elles sont dans l’attente de... rien, de personne", assène sur Europe 1 l’avocate, qui prévient : "Sauf Daech, qui va finir par les trouver."

"On est en train de les livrer à Daech"

Marie Dosé lance donc un appel au gouvernement. "La France doit se dépêcher d’organiser des rapatriements là, tout de suite ", réclame-t-elle. "Obtenir un cessez-le-feu d’Erdogan, quelques heures et quelques jours, et rapatrier tout le monde. Sinon c’est la dispersion."

Et la dispersion, c’est aussi le risque de voir une résurgence de Daech. Pour Maître Dosé, là est l’urgence. "On sait très bien comment l’Etat islamique est né, et où il est né. Il est né là-bas, dans ces prisons, dans ces camps", rappelle-t-elle. "500 terroristes se sont évadés en juillet 2013 des prisons d’Irak pour faire quoi ? Pour évidemment ensuite fomenter les attentats qui nous atteints ici en France et qui nous ont meurtris."

Et à l’entendre, les femmes concernées ne veulent pas retomber sous la coupe de Daech. "Moi, j’ai certaines femmes qui me disent ‘je préfère mourir que de retourner là-bas’. Donc qu’est-ce qu’on est en train de faire ? On est en train de leur livrer", dénonce l’avocate.