"Nuit debout" : que sont devenus les autres indignés ?

© EMMANUEL DUNAND / AFP
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Alors qu'un nouveau mouvement social émerge en France, Europe 1 s'est intéressé à ce que sont devenus les autres groupes d'indignés en Europe et ailleurs.

Quel avenir pour les indignés ? Depuis plusieurs nuits, des centaines de manifestants occupent la place de la République, en plein coeur de Paris. "Nuit debout" s'inscrit dans la lignée des indignés d'Espagne et d'ailleurs tout en ayant une revendication sociale bien plus large. Mais certains s'interrogent déjà sur l'avenir du mouvement. "Nuit debout" connaîtra-t-il le même destin que les autres indignés ? Europe 1 s'est intéressé à ce que sont devenus ces mouvements de protestation citoyens à l'étranger.

Italie : le Mouvement 5 étoiles
Le "movimiento 5 Stelle" (M5S) voit le jour à Gêne le 4 octobre 2009. C’est un ancien comique, Beppe Grillo qui lance ce mouvement, décrit comme une "association libre de citoyens", défendant notamment les questions environnementales et prône la démocratie participative. Le mouvement crée la surprise aux élections législatives de 2013 en remportant 25,5% des voix. Il devient alors la deuxième force politique du pays derrière le Parti démocrate, avec un discours anti-système, et anti-corruption.

Après près de trois ans de pouvoir, Beppe Grillo avait annoncé à la fin de l'année 2015 qu'il se mettait en retrait, afin de revenir sur scène. C'est chose faite, son spectacle où il est l'unique vedette d'un one man show intitulé "Grillo vs Grillo", est donné actuellement à Rome après Milan. Mais il reste pour le moment le leader du mouvement. 

Espagne : des indignés à Podemos
 Le 15 mai 2011, des milliers de personnes se rassemblent  dans une centaine de ville en Espagne. A Madrid, c’est sur la place de la Puerta del Sol qu’a lieu le rassemblement. Les manifestants réclament une vraie démocratie et dénonce l’austérité, alors que le pays est en pleine crise économique. Très vite, le mouvement est surnommé par les médias "les indignés", dérivé du titre du manifeste de Stéphane Hessel Indignez-vous !

Trois ans plus tard, alors que le mouvement ne faiblit pas, le journal numérique Público publie un manifeste intitulé "Prendre les choses en main : convertir l'indignation en changement politique". Dans ce texte, signé par une trentaine d'intellectuels, de personnalités de la culture, de journalistes, les auteurs exposent la nécessité de transformer la mobilisation des Indignés en processus électoral participatif.

Pari réussi puisqu'aux élections générales de décembre 2015, Podemos opère une véritable percée politique. Le parti devient, avec ses alliés, le troisième parti politique du pays en remportent 20,66 % des voix (69 députés au total, dont 46 pour Podemos).

Etats-Unis : Occupy Wall Street
Le mouvement est né à Wall Street, le quartier d'affaires de New York, le 17 septembre 2011. Comme les Indignés d’Espagne, Occupy Wall Street se définit comme un mouvement international de protestation dirigé contre les inégalités économiques et sociales. Il réunit un large public d’étudiants, de chômeurs ou encore de jeunes salariés. Très vite Occupy Wall Street fait des émules dans des dizaines de villes des Etats-Unis, puis des centaines dans le monde entier. Mais trois mois après le début des rassemblements, les manifestants ont été chassés du parc Zuccotti de Manhattan.

Certains affirment que le mouvement a disparu avec la fin de l’occupation du parc. D’autres, au contraire, estiment qu’Occupy continue à être très actif, par le lobbying notamment. Les membres du mouvement sont désormais dispatchés dans différentes organisations politiques pour continuer à faire vivre les idées, l’état d’esprit d’Occupy.