Nucléaire : l'Iran estime de plus en plus «inutile» le retour à l'accord de 2015

L'Iran estime de plus en plus "inutile" le retour à l'accord sur nucléaire signé en 2015 avec les États-Unis.
L'Iran estime de plus en plus "inutile" le retour à l'accord sur nucléaire signé en 2015 avec les États-Unis. © Morteza Nikoubazl / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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avec AFP // Crédit photo : Morteza Nikoubazl / NurPhoto / NurPhoto via AFP , modifié à
La relance éventuelle de l'accord sur le nucléaire de 2015 devient de plus en plus "inutile", selon le ministre iranien des Affaires étrangères. Cet accord avait été trouvé par le président Barack Obama en 2015 après plusieurs mois de négociations, avant que Donald Trump n'annoncé le retrait de son pays de ce même accord en 2018. 

La relance éventuelle de l'accord conclu en 2015 sur le nucléaire est devenue de plus en plus "inutile" pour l'Iran, a déclaré samedi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. "Aujourd'hui, plus on avance, plus le JCPOA (acronyme de l'accord sur le nucléaire en anglais, NDLR) devient inutile", a affirmé Hossein Amir-Abdollahian lors d'un discours devant les étudiants de l'Université de Téhéran.

Les négociations sont au point mort depuis l'été 2022

L'accord de 2015 encadrant les activités nucléaires de Téhéran en échange d'une levée des sanctions internationales a volé en éclats à la suite du retrait de Washington en 2018 décidé par le président de l'époque, Donald Trump. Son successeur, Joe Biden, a tenté de le ranimer, mais les négociations engagées entre Téhéran et les cinq pays toujours signataires (Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne), avec la participation indirecte des États-Unis, sont au point mort depuis l'été 2022.

 

"Étant donné que les lignes rouges (de l'Iran) ont parfois été ignorées par l'autre partie, nous ne sommes pas actuellement sur la voie de revenir à l'accord", a indiqué Hossein Amir-Abdollahian. "Bien entendu, cela ne signifie pas que nous ayons laissé l'accord de côté. Si l'accord sert nos intérêts, (nous l'accepterons) avec tous ses défauts", a-t-il ajouté.

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a appelé en octobre la communauté internationale à ne pas faillir en Iran comme elle l'a fait en Corée du Nord, aujourd'hui dotée de la bombe atomique. Depuis 2021, l'instance onusienne peine à contrôler le programme nucléaire iranien, qui ne cesse de monter en puissance, bien que Téhéran nie vouloir fabriquer une bombe atomique.