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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 758e jour de l'invasion russe

Europe 1 avec AFP / Crédit photo : Stringer / AFP . 4 min
belgorod
© STRINGER / AFP

L'Ukraine et la Russie ont encore mené des attaques aériennes réciproques durant la nuit de vendredi à samedi, qui ont fait deux morts côté russe, tandis que la ville ukrainienne de Kharkiv, toujours partiellement privée d'électricité après des frappes la veille, a de nouveau été visée.

La Russie , à l'offensive face à une Ukraine en manque de munitions, a revendiqué la conquête d'un nouveau village samedi dans un secteur important du front, près de la ville clé de Tchassiv Iar. L'Ukraine, qui est à la peine depuis son offensive ratée de l'été 2023, manque d'hommes et d'armes et supplie les Occidentaux d'accélérer l'aide militaire, bloquée aux Etats-Unis et en retard du côté européen. La prise du village d'Ivanviské annoncée par les forces russes samedi intervient au lendemain d'une attaque contre une salle de concert moscovite revendiquée par l'Etat islamique (EI) qui a fait 133 morts . Les autorités russes ont elles évoqué une piste ukrainienne, mais n'ont pas mentionné le groupe jihadiste.

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Le village ukrainien d'Ivanivské est situé entre Bakhmout, ville détruite et occupée par la Russie depuis mai 2023, et Tchassiv Iar, que Moscou veut conquérir. Si les forces russes y parvenaient, elles pourraient intensifier leurs attaques contre Kramatorsk, grande ville du Donbass contrôlée par Kiev et visée de plus en plus souvent par des bombardements russes. Plus au sud, l'armée russe avait revendiqué jeudi la prise d'un autre village près d'Avdiïvka, ville en ruine conquise en février par Moscou.

Les principales informations à retenir :

  • L'Ukraine et la Russie ont encore mené des attaques aériennes réciproques durant la nuit de vendredi à samedi
  • Deux civils ont été tués et sept autres blessés lors d'une attaque de drones et des frappes dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine
  • Kharkiv, toujours partiellement privée d'électricité après des frappes la veille, a de nouveau été visée
  • La Russie, à l'offensive face à une Ukraine en manque de munitions, a revendiqué la conquête d'un nouveau village samedi dans un secteur important du front, près de la ville clé de Tchassiv Iar

Belgorod sous les roquettes

Une nuit agitée qui a rythmé les combats entre l'Ukraine et la Russie entre vendredi et samedi. Deux civils ont été tués et sept autres blessés lors d'une attaque de drones et des frappes dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur régional. L'Ukraine a, elle, été visée par 34 drones explosifs Shahed, dont 31 ont pu être abattus. Quatre personnes ont été blessées à Kharkiv, une ville comptant 1,5 million d'habitants avant-guerre, près de la frontière russe.

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"La matinée a été difficile", a également affirmé le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov sur Telegram. Selon lui, deux districts dans sa région ont été attaqués par des drones ukrainiens. L'une de ces attaques, qui s'est produite dans le district de Tchernianski, a fait un mort civil et deux blessés. Belgorod, la capitale régionale, a été pour sa part visée samedi matin par des frappes de roquettes qui ont endommagé plusieurs bâtiments résidentiels. Dans un immeuble, trois balcons se sont effondrés, tuant un homme qui résidait dans un des appartements.

Viatcheslav Gladkov a publié une photo d'un immeuble en brique grise déformé, aux fenêtres brisées avec, devant, les débris des trois balcons. Selon lui, cinq autres personnes ont été blessées et hospitalisées. Le ministère russe de la Défense a indiqué de son côté avoir détruit au-dessus de la région de Belgorod onze roquettes tirées par les systèmes Vampire en provenance de l'Ukraine.

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Kharkiv dans le noir

La région est la cible de nombreuses attaques depuis plusieurs semaines, mais elles se sont multipliées à l'approche de la présidentielle de la mi-mars, remportée par Vladimir Poutine en l'absence de toute opposition, celle-ci ayant été éradiquée par la répression. Kiev, confronté à l'invasion russe et des bombardements quotidiens de ses villes depuis deux ans, a promis de répliquer en portant les combats sur le sol russe.

La Russie a réagi vendredi par une escalade de ses propres frappes contre l'Ukraine, tirant des dizaines de missiles et lançant des dizaines de drones explosifs pour détruire l'infrastructure énergétique ukrainienne. La deuxième ville du pays, Kharkiv a été plongée dans le noir vendredi et, samedi matin, encore quelque 275.000 personnes étaient privées d'électricité, selon le gouverneur Oleg Synegoubov.

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"Les ingénieurs travailleront 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour éliminer les conséquences du bombardement", a-t-il ajouté. La ville a cependant été attaquée une nouvelle fois dans la nuit de vendredi à samedi par de drones russes. Un bâtiment municipal a été frappée une première fois puis une seconde lorsque les secours arrivaient sur place. Deux secouristes et un policier ont alors été blessés. Un jeune de 18 ans a également été blessé, selon le gouverneur.

Dans la soirée à Kharkiv, des habitants racontaient à l'AFP avoir perdu l'habitude des coupures de courant de cette ampleur, qui ont entraîné l'arrêt de l'eau et du chauffage, dont les systèmes de distribution fonctionnent à l'électricité. "Nous sommes habitués aux bombardements, ils sont assez fréquents, (mais) il n'y avait pas eu de panne d'électricité depuis longtemps", explique Bogdan Kuriashiy, 21 ans.

Besoin urgent de systèmes anti-aériens

L'Ukraine a connu une campagne massive de bombardements contre ses installations électriques durant l'hiver 2022 et 2023, mais cette année ces infrastructures avaient été plutôt épargnées, du fait de défenses anti-aériennes plus solides. Les frappes de vendredi ont cependant démontré que l'Ukraine était loin d'être à l'abri et les autorités ont martelé avoir un besoin urgent de systèmes et de minutions anti-aériens.

Or l'aide américaine, voulue par le président démocrate Joe Biden, est bloquée depuis des mois au Congrès par le camp républicain soutenant son prédécesseur à la Maison Blanche Donald Trump. L'aide européenne a quant à elle pris un grand retard. La Russie, mieux armée, est à l'initiative sur le front depuis l'automne 2023 et l'échec de la contre-offensive estivale de Kiev, et grignote du terrain, malgré de lourdes pertes en particulier dans l'est, près de la ville d'Avdiïvka, conquise par l'occupant russe en février.