Midterms : qui sont les nouvelles figures du parti démocrate ?

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En ruines après l’élection de Donald Trump en 2016, le parti démocrate américain a repris du poil de la bête avant les élections de mi-mandat, porté par quelques nouvelles têtes prometteuses.

C’était le 8 novembre 2016 : l’abattement se répandait dans les rangs du parti démocrate américain, au soir de l’élection surprise de Donald Trump. Hillary Clinton, donnée favorite, n’avait en réalité jamais réussi à susciter l’engouement dans les rangs démocrates, surtout comparée à Barack Obama. Privé de leaders, le parti a pansé ses plaies mais peine toujours, deux ans plus tard, à se faire entendre face au vitupérant milliardaire de la Maison-Blanche. Les midterms, élections de mi-mandat qui se tiennent dans chaque État le 6 novembre, pourraient acter le renouveau des Démocrates, avec des candidats jeunes et multiethniques. Europe 1 vous présente les nouvelles têtes de l’opposition, parmi lesquelles se trouve (peut-être) celui ou celle qui défiera Donald Trump en 2020.

Beto O’Rourke, rock'n'roll star

Beto O'Rourke

Et si le Texas, bastion des Républicains au Sénat, tombait aux mains des Démocrates ? Cette éventualité semble de plus en plus crédible car contre toute attente, le sénateur Ted Cruz, candidat à la présidentielle en 2016, pourrait tomber face au démocrate Beto O’Rourke. Déjà élu à la Chambre des représentants depuis 2012, cet ancien rockeur a amassé 38 millions de dollars pour sa campagne (un record pour une élection locale). Favorable à la légalisation de la marijuana et à l’interdiction de la vente d’armes automatiques, ce père de famille de 46 ans a sillonné l’intégralité des 254 comtés du Texas pour aller à la rencontre des habitants. Le style décontracté de "Beto", qui rappelle forcément celui d’Obama, semble avoir porté ses fruits puisqu’il est au coude-à-coude avec Ted Cruz dans les sondages.

Deb Haaland, fierté amérindienne

Deb Haaland

Une Amérindienne en route vers la Congrès : à 57 ans, Deb Haaland pourrait bien marquer l’histoire en devenant la première "native american" à siéger au niveau national (la Chambre des représentants accueille déjà deux Amérindiens mais ce sont des hommes). Membre de la tribu des Laguna Pueblo et issue d’un milieu modeste, cette avocate se présente au Nouveau-Mexique avec de bonnes chances de l’emporter sur son adversaire républicaine Janice Arnold-Jones (les sondages lui donnent huit à dix points d’avance). Opposée à l’exploitation des hydrocarbures sur les terres indiennes et favorable à une assurance santé pour tous, Deb Haaland porte les espoirs de toutes les communautés autochtones américaines.

Rashida Tlaib, une musulmane au Congrès

Rashida Tlaib

En 2016, Rashida Tlaib interrompait avec fracas un discours de campagne de Donald Trump. "Nos enfants méritent mieux", avait-t-elle lancé à la foule avant de se faire sortir par le service d’ordre. Deux ans plus tard, l’avocate de 42 ans va pouvoir s’opposer au président depuis les bancs de la Chambre des représentants. En effet, sans candidat face à elle, Rashida Tlaib est assurée de l’emporter le 6 novembre, dans le Michigan, devenant au passage la première femme musulmane à siéger au Congrès. Fille d’immigrés palestiniens, élevée à Detroit, elle porte un programme progressiste avec une attention particulière portée à l'égalité salariale hommes-femmes et à l’abrogation du décret migratoire de Donald Trump.

Alexandria Ocasio-Cortez, place à la jeunesse

Alexandria Ocasio-Cortez

Après avoir battu un poids lourd du parti démocrate lors de la primaire démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez s’apprête à devenir la plus jeune élue de l’histoire de la Chambre des représentants. À 29 ans, la jeune femme d’origine portoricaine et née dans le Bronx est en bonne position pour remporter le siège de la 14ème circonscription de New York, et ce en ayant pourtant refusé les dons d’entreprises pour sa campagne. Proche des idées du socialiste Bernie Sanders, elle propose la gratuité des études universitaires et l’assurance maladie universelle. Ses talents oratoires et sa proximité avec les électeurs pourraient l’emmener au-delà des midterms.

Stacey Abrams, révolution en vue

Stacey Abrams

En plus de renouveler l'ensemble des 435 sièges de la Chambre des représentants et un tiers des 100 sièges du Sénat, les Américains sont appelés à voter pour les gouverneurs de 36 États sur 50. Un scrutin plus discret mais qui pourrait réserver une énorme surprise : Stacey Abrams, 44 ans, pourrait devenir la première femme noire élue à ce poste, un exploit d’autant plus retentissant qu’elle est en lice en Géorgie, un État du sud marqué par un passé ségrégationniste. Opposée au très très (très) conservateur Brian Kemp, cette avocate, également écrivaine de romans sur son temps libre, mise sur des idées aussi radicales que l’abolition de la peine de mort. Signe que son émergence est sérieuse : elle est soutenue par Oprah Winfrey tandis que Donald Trump lui-même a tweeté à son propos pour la critiquer après un débat télévisé.

Andrew Gillum, le "Obama bis"

Andrew Gillum

Il est noir, il est jeune, il est dynamique : il n’a pas fallu longtemps aux observateurs de la vie politique américaine pour baptiser Andrew Gillum, candidat démocrate au poste de gouverneur de Floride, "le nouvel Obama". Dans cet État-clé, plutôt acquis aux Républicains mais capable d’élire un Démocrate, Andrew Gillum, déjà maire de Tallahassee, a réussi à imposer des idées provocatrices, comme le salaire horaire minimum à 15 dollars (13 euros) ou la régulation de la vente d’armes à feu. Soutenu par le milliardaire George Soros, bienfaiteur de nombreux Démocrates, il peut sérieusement espérer faire tomber le trumpiste Ron DeSantis et, en cas de victoire, jouer un rôle en 2020.