Les élections de mi-mandat ont rebattu les cartes du paysage politique pour les deux années à venir aux Etats-Unis. 1:37
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avec AFP , modifié à
Joe Biden semble avoir limité la casse aux élections américaines de mi-mandat. La vague "rouge" n'a pas eu lieu, même si les républicains sont en bonne voie pour se targuer de la majorité à la Chambre des représentants, et des Etats toujours pas décidés : les enseignements à tirer du scrutin américain.

Entre déception relative pour les républicains et indécision au Sénat pour le moment, les élections de mi-mandat aux Etats-Unis mardi ont rebattu les cartes du paysage politique pour les deux années à venir. Voici ce qu'il faut retenir de ces scrutins.

La Chambre des représentants penche républicain

"Il est clair que nous allons reprendre la Chambre des représentants": le ténor républicain Kevin McCarthy affichait son optimisme dans la nuit de mardi à mercredi, au moment où les résultats continuaient d'affluer.

Mercredi à 13 heures, la chaîne NBC News projetait un total de 220 élus à la chambre basse pour le parti républicain, soit une majorité de deux sièges et un gain de 11 élus par rapport à la législature précédente. D'autres grands médias se montraient plus prudents, sans prévoir l'issue du scrutin à cette heure-là.

Plusieurs scrutins décisifs et disputés n'ont cependant pas encore livré leurs résultats, comme dans le Colorado, où la très trumpiste Lauren Boebert se retrouvait - et c'est une surprise - à la traîne mercredi matin dans les bulletins dépouillés jusque-là.

Le Sénat encore indécis

Il faudra sûrement plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant qu'une majorité ne se dessine au Sénat, où les démocrates détenaient une très mince majorité avant l'élection. L'Arizona, le Nevada, ou encore le Wisconsin n'étaient pas encore décidés à 13 heures GMT, même si dans ce dernier Etat, le républicain Ron Johnson semblait bien parti pour conserver son siège.

La Géorgie, où le pasteur Raphael Warnock, sénateur sortant, affrontait l'ancienne star du football américain Herschel Walker, demeurait aussi fortement indécise à la même heure. Si aucun de ces deux candidats afro-américains ne venait à dépasser les 50% des suffrages, les règles électorales de Géorgie imposeraient une nouvelle élection, dans quatre semaines. Un scrutin vers lequel tous les yeux de l'Amérique pourraient se tourner, car il pourrait bien décider de la majorité au Sénat, et donc de l'agenda politique aux Etats-Unis pour les deux prochaines années.

 

Si les démocrates sont relativement déçus de ne pas avoir créé la surprise en Ohio, avec la victoire du poulain trumpiste J.D. Vance, ils peuvent se consoler en regardant du côté de la Pennsylvanie où le colosse à capuche John Fetterman a battu Mehmet Oz, médecin star de télé adoubée par Donald Trump, pour un siège au Sénat auparavant tenu par un républicain.

Pas de vague rouge

La vague "rouge", couleur des républicains, n'a pas eu lieu dans les proportions attendues par de nombreuses prédictions d'avant-scrutin. Même si les républicains sont en bonne voie pour se targuer de la majorité à la Chambre des représentants, leur marge sera bien moindre qu'attendu. "Ça n'a pas été une vague aussi importante que je l'espérais. Nous avons eu certains scrutins serrés qui sont allés à l'autre camp pour le moment", a déclaré sur YouTube le sénateur républicain du Texas Ted Cruz, qui avait même prédit un "tsunami rouge".

Sur NBC, le sénateur Lindsey Graham, proche allié de Donald Trump, a également exprimé sa déception: "assurément pas une vague républicaine, ça c'est sûr." Mercredi matin, le directeur de cabinet de Joe Biden se réjouissait des résultats et se montrait goguenard: "ne sous-estimez jamais à quel point la 'Team Biden' est sous-estimée".

La Floride, nouveau bastion républicain

Considéré auparavant comme un Etat "violet" - qui pouvait voter démocrate comme républicain selon les élections - la Floride semble avoir basculé durablement dans le camp républicain avec notamment d'importantes victoires à la Chambre des représentants. Leur chef de file, le gouverneur Ron DeSantis, a été réélu avec près de 20 points d'avance sur son rival démocrate, de quoi alimenter ses ambitions pour une course à la Maison Blanche en 2024.

 

Le comté de Miami-Dade, généralement acquis à la cause démocrate, a largement voté cette fois-ci pour Ron DeSantis, un succès attribué par le quotidien Miami Herald à ses performances auprès de l'électorat hispanique.

La diversité à l'honneur

Avec des premières tant au niveau national que local, la diversité était l'un des autres enseignements de la soirée électorale. La démocrate Maura Healey est ainsi devenue la première gouverneure ouvertement lesbienne aux Etats-Unis, élue dans l'Etat du Massachusetts (nord-est), tandis que dans le New Hampshire (nord-est), James Roesener est devenu le premier homme transgenre à entrer dans un parlement local. Plusieurs femmes transgenres avaient déjà été élues auparavant.

En Floride, c'est la "génération Z", celle des adolescents et jeunes adultes d'aujourd'hui, qui met un pied à la Chambre des représentants, avec le démocrate Maxwell Frost, 25 ans.