Les secouristes travaillent d'arrache-pied pour tenter de retrouver les derniers survivants, cinq jours après le double séisme qui a tué plus de 23.000 personnes. 1:26
  • Copié
Rémi Trieau (à Antioche)
Alors que le bilan s'élève à plus de 23.000 morts, cinq jours après le séisme, la communauté internationale continue de se mobiliser. Une aide, y compris de la part de la Grèce, pourtant en conflit diplomatique avec la Turquie. Et face à l'ampleur des dégâts, notamment à Antioche, toute main tendue est la bienvenue.
REPORTAGE

Une solidarité internationale. Les secouristes travaillent d'arrache-pied pour tenter de retrouver les derniers survivants, cinq jours après le double séisme qui a tué plus de 23.000 personnes. Plusieurs enfants ont été sortis vivants des décombres ce vendredi en Turquie et en Syrie, conduisant le régime de Damas à accepter l'envoi de l'aide internationale vers les zones tenues par les rebelles à partir des régions qu'il contrôle. Le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a demandé le même jour "un cessez-le-feu immédiat" en Syrie pour y faciliter le soutien aux populations sinistrées.

 

"On se fiche des gouvernements"

Car l'accès à la Syrie en guerre, dont le régime est sous le coup de sanctions internationales, s'avère compliqué. En Turquie aussi, des tensions récurrentes entre Athènes et Ankara ont d'abord posé question, mais pas chez les volontaires mobilisés. Dans la vieille ville d'Antioche, les secouristes grecs tentent de sauver un couple pris dans les décombres. Socrates, volontaire grec, est marqué par l'ampleur des destructions. "Nous savions que c'était un désastre, mais quand vous voyez ça de vos propres yeux, vous comprenez vraiment ce qu'il s'est passé ici", confie-t-il au micro d'Europe 1.

Quand on évoque avec lui les graves tensions diplomatiques, Socrates balaie le sujet d'un geste de la main. "On se fiche des gouvernements, ce qui est important, ce sont les gens", répond-il, apportant dans le même temps un soutien émouvant pour les Turcs endeuillés.

 

"L'humanité est toujours là"

Asle, qui assure la traduction pour les secouristes grecs, est très touchée par l'arrivée de l'aide internationale. "Je n'ai pas pu m'arrêter de pleurer. Tout le monde vient pour aider. Les gouvernements ne font peut-être pas grand chose, mais l'humanité est toujours là", déclare-t-elle, émue.

Une parenthèse dans les relations houleuses entre les deux voisins, qui rappelle celle de 1999, après le grand tremblement de terre de Yalova. Comme si, dans l'adversité, Turcs et Grecs se rappelaient qu'ils peuvent se comporter en frères et non en ennemis.