Macron en Afrique du Sud : les brevets "ne doivent en rien être un frein" à la vaccination anti-Covid

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Emmanuel Macron était en déplacement vendredi en Afrique du sud pour parler notamment de la crise sanitaire. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP
Même s'il préfèrerait des transferts de technologie, Emmanuel Macron s'est prononcé vendredi en faveur de la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid. Et ce, alors qu'il était en déplacement en Afrique du Sud, pays très touché par l'épidémie mais qui n'a vacciné qu'1% de sa population faute de doses.

Les brevets sur les vaccins anti-Covid "ne doivent en rien être un frein" à l'immunisation des populations, ont affirmé à l'unisson les présidents sud-africain et français, lors d'une visite d'Emmanuel Macron vendredi à Pretoria, dans la foulée de son voyage au Rwanda. L'Afrique du Sud et l'Inde mènent une campagne pour un renoncement aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le coronavirus, afin que chaque pays puisse produire des doses.

"Je suis pragmatique"

"Les brevets ne doivent être en rien un frein", a affirmé Emmanuel Macron au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, se disant finalement d'accord pour demander une levée temporaire des droits même si la priorité reste le transfert de technologie. Jusqu'à présent, le président français plaidait pour des "exemptions" sur les brevets, sur le modèle de celles décidées pour les traitements anti-Sida permettant aux pays en crise de fabriquer des médicaments génériques moins chers.

 

Mais "nous n'arrivons pas à mettre en place ces exemptions" pour le Covid au sein de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), a-t-il reconnu. "Je suis pragmatique", a-t-il poursuivi, ajoutant que sans autre solution, il soutiendrait la demande d'une levée des règles de propriété intellectuelle sur tous les vaccins Covid le temps de la crise.

"Douce musique à mes oreilles"

"Cette musique est douce à mes oreilles", a répondu Cyril Ramaphosa. Avant de renchérir : "Cette question ne doit pas être utilisée comme une barrière". Il faut dire que, en retard sur le reste du monde, l'Afrique du Sud n'a vacciné qu'1% de sa population de 59 millions et sa campagne d'immunisation des personnes âgées n'a démarré que la semaine dernière. Officiellement le plus touché d'Afrique, le pays qui fait maintenant face à une troisième vague imminente de la pandémie, compte officiellement plus d'1,6 million de cas pour plus de 56.000 morts.

"Seuls quelques-uns reçoivent les vaccins de manière illimitée" alors qu'en Afrique, seulement 2% de la population est aujourd'hui protégée, a asséné le président sud-africain, déplorant à nouveau un "apartheid vaccinal". Le continent compte plus de 4,7 millions de cas, pour près de 130.000 décès. "Le véritable défi auquel nous sommes confrontés est la non-disponibilité des vaccins. Les pays bien dotés les ont achetés et les stockent. Nous sommes maintenant bloqués", a décrit Cyril Ramaphosa.