Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 286e jour de l'invasion russe

Volodymyr Zelensky s'est rendu mardi près du front, non loin de Bakhmout.
Volodymyr Zelensky s'est rendu mardi près du front, non loin de Bakhmout. © STR / Ukrainian presidential press-service / AFP
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avec AFP , modifié à
Au 286e jour de la guerre en Ukraine, le pays s'efforçait de réparer ses installations énergétiques, endommagées par 70 missiles russes, et de réapprovisionner les Ukrainiens privés de courant et d'eau au moment où des températures polaires frappent le pays. Au même moment, Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu près du front, non loin de Bakhmout.
L'ESSENTIEL

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu mardi près du front, non loin de Bakhmout, le principal champ de bataille de l'est de l'Ukraine où l'armée ukrainienne résiste depuis des mois à une offensive russe. Ce déplacement intervient également au moment où la Russie accuse son voisin de multiplier les attaques de drones contre des aérodromes sur son territoire. Des frappes que Kiev ne reconnaît pas, mais qui illustrent les difficultés que rencontre l'invasion déclenchée le 24 février par Vladimir Poutine. Les Ukrainiens continuent quant à eux de subir des coupures de courant, au lendemain d'une nouvelle série de bombardements russes sur les infrastructures énergétiques de leur pays.

Les informations à retenir :

  • La Russie a lancé 70 missiles sur l'Ukraine, qui ont notamment touché des installations énergétiques.
  • Des attaques qui interviennent le jour de l'entrée en vigueur du plafonnement du prix du pétrole par les Occidentaux.
  • L'Ukraine tente de réapprovisionner les villes privées de courant et d'eau, alors que des températures extrêmement froides arrivent.
  • Volodymyr Zelensky s'est rendu près du front.

Le président Volodymyr Zelensky a diffusé deux vidéos de lui dans le Donbass, une région dont Moscou a revendiqué l'annexion en septembre, sans pour autant la contrôler totalement. "L'est de l'Ukraine est l'axe (du front) le plus difficile", a dit M. Zelensky à des militaires, à l'occasion de la journée des forces armées. "Merci pour votre résilience", a-t-il ajouté, avant de remettre des décorations à certains de ces hommes. Dans une autre vidéo réalisée devant l'entrée de la ville de Sloviansk, le chef de l'Etat ukrainien a salué "tous ceux qui ont donné leur vie à l'Ukraine".

M. Zelensky se rend régulièrement près du front, chose que le maître du Kremlin n'a jusqu'ici jamais faite, préférant les visio-conférences de son bureau ou de sa résidence. Vladimir Poutine n'a effectué que de rares déplacements, comme lundi, en Crimée annexée, où des images l'ont montré en train de conduire un camion sur le pont reliant cette péninsule à la Russie, qui avait été partiellement détruit début octobre par une attaque attribuée par Moscou à Kiev.

Sloviansk est en outre une cité symbole car elle avait été occupée en 2014 pendant quelques mois par des séparatistes prorusses armés par la Russie avant d'être reprise par les Ukrainiens. Elle est également située à 45 kilomètres de Bakhmout, que les forces russes tentent de conquérir depuis l'été au prix de destructions considérables, sans y parvenir pour le moment. Moscou y a déployé non seulement des soldats, mais aussi les hommes du groupe paramilitaire Wagner qui a recruté des repris de justice.

La prise de Bakhmout constituerait enfin un succès pour les Russes, qui, depuis l'automne, essuient les revers, forcés à des retraites dans le nord-est et le sud. Face à la multiplication de ces défaites humiliantes, le Kremlin a aussi décidé, depuis octobre, de concentrer ses attaques sur les installations énergétiques ukrainiennes, privant d'électricité, voire d'eau et de chauffage, la population, au moment même où l'hiver arrive avec ses température négatives, sa neige et sa glace.

"Facteur dangereux"

Mardi encore, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a expliqué ces "frappes massives" par la nécessité de "réduire le potentiel militaire de l'Ukraine". Si le Kremlin ne cesse de jurer qu'il viendra à bout de la résistance ukrainienne, les derniers mois se sont avérés très difficiles pour les militaires russes, face à des Ukrainiens motivés et armés par leurs alliés occidentaux. M. Poutine a dû déjà se résoudre à mobiliser 300.000 réservistes, des civils donc, pour renforcer ses lignes.

Moscou a en outre dénoncé ces deux derniers jours des attaques ukrainiennes sur des aérodromes militaires, dont deux, ciblés lundi, qui se situent à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière. Kiev n'a pas admis officiellement une quelconque responsabilité dans ces actions. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov les a pour sa part qualifiées de "facteur dangereux", ajoutant, sans fournir de précisions, que "des mesures nécessaires seront prises".

Le journal russe Kommersant écrit que l'Ukraine a utilisé des drones soviétiques TU-141 pour frapper notamment, lundi, la base d'Engels, abritant des bombardiers stratégiques et située à 500 km de la frontière ukrainienne la plus proche.

Un réservoir de carburant en feu

Le ministère britannique de la Défense a estimé mardi que si Kiev avait pu mener une telle opération, Moscou doit la considérer comme "l'échec stratégique le plus significatif de protection de ses forces depuis l'invasion de l'Ukraine". De plus, mardi matin, une autre attaque au drone, dans la zone de l'aérodrome de Koursk, près de la frontière ukrainienne cette fois-ci, a mis le feu à un réservoir de carburant.

Le président Poutine a, de son côté, réuni son Conseil de sécurité pour parler de questions liées à la "sécurité intérieure", a dit sans plus de précisions Dmitri Peskov. Enfin, Kiev et Moscou ont procédé à un nouvel échange de prisonniers, a annoncé le ministère russe de la Défense, notant dans un communiqué que "60 militaires russes" avaient dans ce cadre été libérés mardi.