L'Islande commémore la disparition de son premier glacier victime du réchauffement

Vu du ciel, il ne reste plus qu'un amas de glace de l'Okjökull.
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avec AFP
Cette cérémonie a été voulue par les autorités islandaises comme une manière d'alerter sur les conséquences du changement climatique.

Comme un symbole pour attirer l'attention, l'Islande va dévoiler dimanche une plaque à la mémoire de l'Okjökull, premier glacier de l'île à avoir perdu son statut, englouti par le réchauffement, l'occasion pour les scientifiques d'alerter sur les conséquences du dérèglement climatique. La plaque commémorative doit être inaugurée vers 14 heures, sur le site de l'ancien Okjökull (littéralement "glacier Ok" en islandais), dans l'ouest de l'île.

La Première ministre islandaise Katrin Jakobsdottir et l'ancienne commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Mary Robinson sont notamment attendues lors de la cérémonie. "Il s'agira du premier monument érigé en l'honneur d'un glacier disparu à cause des changements climatiques dans le monde", avait déclaré en juillet Cymene Howe, professeure d'anthropologie à l'Université Rice aux Etats-Unis, à l'initiative du projet. 

Avec cette plaque en lettres d'or titrée en islandais et en anglais "Une lettre pour l'avenir", les chercheurs espèrent sensibiliser la population face au déclin des glaciers et aux effets du changement climatique. La plaque porte également la mention "415 ppm CO2", en référence au niveau record de concentration de dioxyde de carbone enregistré dans l'atmosphère en mai dernier. 

400 glaciers menacés de disparition

"En commémorant un glacier déchu, nous voulons mettre l'accent sur ce qui est en train de disparaître - ou de mourir - dans le monde entier, et attirer l'attention sur le fait qu'il s'agisse de quelque chose qui a été 'accompli' par les hommes, bien que nous ne devions pas en être fiers", explique Cymene Howe, citée dans un communiqué. "Les discussions sur le changement climatique peuvent être très abstraites, accompagnées de nombreuses statistiques catastrophiques et des modèles scientifiques complexes (...) incompréhensibles", ajoute-t-elle.

Ainsi, juge la professeure, "un monument à la mémoire d'un glacier disparu peut-être un bon moyen d'appréhender ce à quoi nous sommes aujourd'hui confrontés". Selon la chercheuse et son confrère Dominic Boyer, l'Islande perd environ onze milliards de tonnes de glace chaque année. Les scientifiques craignent la disparition des quelque 400 glaciers que compte l'île subarctique d'ici 200 ans.