Liban hopital 1:26
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Nicolas Feldmann (à Beyrouth), édité par Ariel Guez
Depuis le 4 août, tout le Liban est bouleversé par l'explosion qui a touché le port de Beyrouth, sa capitale. Dans la ville encore sinistrée, Europe 1 s'est rendue l’hôpital des Sœurs du Rosaire, qui a été rendu "hors service", et où les employés tentent de sauver le matériel qui peut encore l'être. 
REPORTAGE

Après avoir pris de plein fouet une crise économique et la pandémie de coronavirus, le Liban doit désormais reconstruire sa plus grande ville, à moitié détruite après l'explosion du port de Beyrouth. "On ne sait pas quoi résoudre : tu veux résoudre le problème du coronavirus, tu as la situation économique, tu veux résoudre ça, tu as une explosion... ça ne finit jamais quoi", se désole Hadi, qui travaille à l’hôpital des Sœurs du Rosaire, à Beyrouth. 

"On travaille toujours à faire sortir tout ce qui est endommagé"

Plus de la moitié des 55 structures médicales de Beyrouth évaluées sont "hors service", a indiqué mercredi l'Organisation mondiale de la Santé. Et à l’hôpital des Sœurs du Rosaire comme ailleurs, les ascenseurs ne marchent plus. Les escaliers de service sont hors d'usage et forcent Hadi à prendre celui de secours, pour monter au septième étage, là où se trouvait le seul centre du traitement du cancer du sein du Liban.

Comme les autres employés, il essaye de sauver ce qui peut encore l'être, mais plus rien ne fonctionne. "On travaille toujours à faire sortir tout ce qui est endommagé, toutes les portes, les fenêtres, les lits et les équipements médicaux pour que l’étage soit vide. Ensuite, on fait l’estimation du coût qu’on va subir de A à Z et puis on va voir comment faire", explique Hadi au micro d'Europe 1. 

Un besoin de 4 millions de dollars pour reconstruire l'hôpital

Pour tout reconstruire, les sommes nécessaires vont être colossales, prévient Richard, ingénieur en génie civil de l'hôpital. "L’imagerie, les salles d’opération, les soins intensifs, le service d’urgence et les laboratoires... c’est qu’il faut pour faire redémarrer un hôpital et ça, ça coûte au moins quatre millions de dollars", avance-t-il.

Sauf que lorsqu'on lui demande combien il a pu récolter, dix jours après l'explosion, il pousse un soupir. "Quelques miettes, presque rien..." Car même si la somme peut paraître importante, les 100.000 dollars reçus par l'hôpital ne sont qu'une goutte d'eau pour atteindre l'objectif d'une réouverture d'ici un an. 

D'ici là, les hôpitaux encore sur pied accueillent les très nombreux blessés (plus de 6.500). Selon Iman Shankiti, représentante de l'OMS pour le Liban, l'explosion combinée à la pandémie aura un "impact sur les capacités d'hospitalisation au Liban", notamment dans les services de réanimation.