"L'Espagne ne se divise pas, elle se défend"

Les manifestants, qui étaient 350.000 selon la police et 950.000 selon les organisateurs, étaient venus de toute l'Espagne.
Les manifestants, qui étaient 350.000 selon la police et 950.000 selon les organisateurs, étaient venus de toute l'Espagne. © AFP
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Sébastien Krebs édité par C.O.
Une semaine après le référendum, des centaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche pour défendre l'unité du pays ou réclamer l'ouverture d'un dialogue pour désamorcer la crise.
REPORTAGE

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Barcelone pour rejeter une éventuelle indépendance de la Catalogne. Le désarroi laissé par le référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre, émaillé par des violences policières choquantes, les a poussés à sortir. "Ça suffit", "retrouvons la sagesse"... tels sont les mots d'ordre des anti-indépendantistes qui ont investi les rues, constate dimanche l'envoyé spécial d'Europe 1 en Catalogne. "C'est la guerre", hurle cette retraité qui veut voir le gouvernement catalan en prison. "Il faut agir avant mardi - jour où le président séparatiste catalan doit s'exprimer sur les conséquences du référendum controversé - tout faire pour les empêcher de déclarer l'indépendance", ajoute son amie Rosa. "L'Espagne ne se divise pas, elle se défend. Le gouvernement central doit faire preuve d'autorité. La tension, c'est eux qui l'ont provoqué, dans ces conditions on ne dialogue pas".

Déclarer l'indépendance : "une folie". Cette commerçante attend que Madrid prenne la main et active l'article 155 qui annulerait l'autonomie de la région. "Mais cela n'arrangeait rien", pointe un groupe d'étudiants. Oscar n'a pourtant pas la solution miracle : "Le gouvernement espagnol a très mal géré la situation. Mais comment dialoguer avec des gens qui veulent violer la constitution. Déclarer l'indépendance, ça serait une folie et je pense qu'une majorité de Catalans n'en voudraient pas", ajoute-t-il.

Les nerfs à vif. "Les nerfs sont à vif", complète Gabriel qui a vu ses amis s'insulter ces derniers jours. Dans ce climat, tous s'accordent à dire qu'une déclaration d'indépendance exigerait une réponse ferme de Madrid. Et, au vu de la foule rassemblée dimanche, ils assurent que Mariano Rajoy, le chef du gouvernement, sait maintenant qu'il n'est pas seul.