Philippe Douste-Blazy a été ministre des Affaires étrangères de 2005 à 2007. 1:05
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Romain David , modifié à
Invité d'Europe 1, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a estimé que l'élection de Joe Biden ne mettrait pas nécessairement un frein à l'impérialisme américain. Selon lui, les relations entre les Etats-Unis et l'Europe pourraient rester complexes.
INTERVIEW

L’accession à la Maison-Blanche de Joe Biden, annoncé samedi comme le président élu par plusieurs média américains après une victoire en Pennsylvanie, va-t-elle ouvrir une nouvelle ère dans les relations diplomatiques entre l’Union européenne et les Etats-Unis ? Pas nécessairement, estime au micro d’Europe Soir Philippe Douste-Blazy, l’ancien ministre des Affaires étrangères. "Il faut mettre en garde les pays européens", a-t-il voulu avertir.

"Les Américains ne veulent pas d’une Europe politique"

Selon ce spécialiste des relations internationales, l'arrivée du démocrate au pouvoir ne signe pas la fin de l'impérialisme américain, profondément ancré dans les relations diplomatiques que peut entretenir Washington avec le reste du monde. "Les Américains ne veulent pas d’une Europe politique, ils ne veulent pas d’une défense européenne ou d’une politique étrangère européenne", poursuit Philippe Douste-Blazy. Une posture qui n'a pas varié d'un iota sous les mandats démocrates, assure-t-il : "C’était vrai sous Clinton, ça l’était encore sous Obama".

Pour Philippe Douste-Blazy, seules la France et l'Allemagne sont en mesure de tenir tête aux Etats-Unis, dans l'hypothèse de relations diplomatiques complexes entre les deux continents, d'où la nécessité pour Paris et Berlin d'aligner leurs perspectives en matière de politique internationale. "Le duo franco-allemand doit faire des propositions très rapidement à la diplomatie américaine", enjoint celui qui fut également secrétaire général adjoint des Nations unies.