Le Pentagone veut de nouvelles armes nucléaires de faible puissance

Ce qui inquiète Washington, c'est surtout le "retour déterminé de Moscou à la concurrence entre grandes puissances".
Ce qui inquiète Washington, c'est surtout le "retour déterminé de Moscou à la concurrence entre grandes puissances". © AFP
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avec AFP
Ces nouvelles armes font craindre aux experts une relance de la prolifération et un risque plus élevé de conflit nucléaire.

Les États-Unis veulent se doter de nouvelles armes nucléaires de faible puissance en réponse notamment au réarmement de la Russie, selon la nouvelle "Posture nucléaire" publiée vendredi par le Pentagone. Ces nouvelles armes, qui font craindre aux experts une relance de la prolifération et un risque plus élevé de conflit nucléaire, représentent une "réponse à l'expansion des capacités (nucléaires) de la Russie", a indiqué à la presse Greg Weaver, responsable des capacités stratégiques à l'état-major américain.

"Le retour déterminé de Moscou". Estimant que la situation mondiale est aujourd'hui beaucoup plus complexe qu'en 2010, date de la publication de son dernier examen du dispositif nucléaire, le Pentagone cite dans ce document, dont une version préliminaire avait fuité le mois dernier dans la presse, les menaces émanant de la Chine, la Corée du Nord ou l'Iran. Mais ce qui inquiète Washington, c'est surtout le "retour déterminé de Moscou à la concurrence entre grandes puissances", comme le souligne le ministre américain de la Défense Jim Mattis dans la préface de ce document de 75 pages.

2.000 armes nucléaires modernisées. Selon Washington, la Russie est en train de moderniser un arsenal de 2.000 armes nucléaires tactiques, menaçant les pays européens à ses frontières et contournant ses obligations selon le traité de désarmement New START qui ne comptabilise que les armes stratégiques servant de fondement à la doctrine de la dissuasion.

Le Pentagone a constaté une "disparité" entre les capacités russes et celles des Etats-Unis et de l'Otan, a expliqué Greg Weaver. "Nous avons conclu que notre stratégie et nos capacités actuelles étaient clairement perçues par les Russes comme potentiellement insuffisantes pour les dissuader de faire deux choses : lancer des frappes nucléaires limitées pour faire pression sur l'Otan lors d'un conflit conventionnel en train de s'aggraver, et utiliser plus largement les armes nucléaires pour l'emporter face aux forces conventionnelles de l'Otan si les menaces échouaient", a-t-il précisé.