Biden Harris 5:28
  • Copié
Océane Herrero
Le politologue Yannick Mireur analyse les divisions qui persistent au sein du Parti démocrate américain, malgré l'élection de Joe Biden à la Maison-Blanche. Les politiques écologiques et économiques sont en effet des sujets d'opposition entre l'aile gauche du parti et Joe Biden, plutôt centriste.
ANALYSE

Alors que Donald Trump a perdu l'élection présidentielle et a l'intention de faire appel à la justice, il semblerait que ce soit au Parti républicain de panser ses plaies. Mais selon Yannick Mireur, politologue, docteur en Relations internationales au Fletcher School of Law de Boston, le Parti démocrate devrait, lui aussi, travailler activement à se refonder sur des bases saines, malgré la victoire de Joe Biden. Car les divisions entre ses membres sont de plus en plus profondes, explique-t-il au micro d'Europe 1.

"La grande question qui est devant nous, c'est la recomposition du Parti républicain. Cependant, cela concerne aussi le Parti démocrate" développe Yannick Mireur. "Car l'élection elle-même de Donald Trump constitue le dévoiement de la perte d'équilibre, de la perte de programmes et de projet social des deux partis".

Une aile gauche du Parti démocrate "hors sol"

Le Parti démocrate est, selon le chercheur, très divisé, avec "une aile gauche assez hors sol, qui a assez peu les réalités économiques en tête lorsqu'elle avance des propositions", juge-t-il. Le Green New Deal est un exemple de ces divisions : proposé par la frange gauche du parti, il a été repris mais édulcoré par Joe Biden, qui l'a "ramené vers des réalités tout de même importantes de transition écologique et numérique".

Joe Biden, élu avec un programme plutôt centriste, pourrait voir ces divisions internes s'aggraver. "Kamala Harris, plus colorée à gauche, devra probablement suivre la voie tracée par Joe Biden", constate Yannick Mireur.

"Le Parti démocrate s'est détourné des classes moyennes"

Reste, pour le politologue, un problème de cible. Selon lui, "le Parti démocrate s'est détourné des classes moyennes depuis une trentaine d'années, il s'est détourné du profond malaise social qui touche cette partie de la population".

Un problème qui existe également dans d'autres pays industrialisés et qui, socialement, crée des manquements. De plus, selon Yannick Mireur, "Joe Biden a préféré des discours en faveur des minorités, ce qui a porté l'électeur blanc moyen traditionnel aux Etats-Unis vers un vote très contestataire. C'est le moins qu'on puisse dire avec monsieur Trump".