Le journaliste Jamal Khashoggi "semble bien" être mort, affirme Trump

Jamal Khashoggi, journaliste saoudien critique du pouvoir wahhabite, était exilé aux États-Unis depuis l'année dernière.
Jamal Khashoggi, journaliste saoudien critique du pouvoir wahhabite, était exilé aux États-Unis depuis l'année dernière. © MOHAMMED AL-SHAIKH / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président américain a mis en garde le pouvoir saoudien, accusé d'avoir assassiné un journaliste au consulat saoudien à Istanbul. 

Donald Trump a estimé jeudi que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui a disparu au consulat saoudien à Istanbul et aurait été assassiné par des agents de son pays, "semblait bien" être mort, menaçant Ryad de "très graves" conséquences si sa responsabilité était confirmée.

Un changement de position. "Ça me semble bien être le cas. C'est très triste", a répondu le président à un reporter qui lui demandait s'il pensait que le journaliste saoudien, critique du régime de Ryad, était mort. Ces déclarations marquent un net changement de ton de la part du locataire de la Maison-Blanche. Ces derniers jours, il avait opté pour une posture moins tranchée et avait mis en avant les énormes intérêts stratégiques liant son pays au royaume sunnite, citant la lutte contre le terrorisme, la nécessité de contrer l'influence de l'Iran chiite mais aussi les contrats d'armement et leurs retombées économiques.

Donner plus de temps aux investigations. Les États-Unis ont cependant décidé d'accorder un délai supplémentaire à l'Arabie saoudite pour expliquer la disparition de ce journaliste connu pour son franc-parler, qui s'était exilé aux États-Unis en 2017 après être tombé en disgrâce à la cour du prince héritier Mohammed ben Salmane. "Nous devons leur donner quelques jours de plus pour mener à bien [les investigations] afin que nous ayons une bonne compréhension des faits", a affirmé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, de retour d'un déplacement à Ryad.

Les États-Unis boycottent un sommet à Ryad. Un peu plus tôt dans la journée, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, avait annoncé qu'il ne se rendrait pas à une conférence économique organisée à Ryad et boycottée par un nombre croissant de personnalités, dont le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.

Un meurtre attribué à un conseiller de MBS ? Selon le New York Times, la monarchie saoudienne envisagerait de faire porter le chapeau de l'affaire Khashoggi à un haut responsable des services de renseignement, le général Ahmed Assiri, qui est aussi est un conseiller de "MBS", surnom du prince héritier.

 

Khashoggi enlevé, torturé et tué par les services saoudiens ? La publication de nouvelles images tirées des caméras de vidéosurveillance retraçant les mouvements à Istanbul d'un officier des services de sécurité proche du prince héritier saoudien a fait encore monter d'un cran la pression sur Ryad. La presse turque, affirmant s'appuyer sur des enregistrements sonores réalisés sur place, avait déjà publié mercredi de nouvelles informations accablantes, selon lesquelles Jamal Khashoggi aurait été torturé et assassiné dans le consulat dès le jour de sa disparition.