La police philippine tue par erreur une femme blessée en route pour l'hôpital

Cette nouvelle bavure policière s'est déroulée jeudi dans une banlieue de Manille.
Cette nouvelle bavure policière s'est déroulée jeudi dans une banlieue de Manille. © AFP
  • Copié
avec AFP
La police, appelée dans le quartier après une fusillade liée à une querelle de voisinage, a ouvert le feu sur une camionnette en pensant qu'elle transportait un tireur. 

Deux personnes, dont une femme blessée qui se rendait à l'hôpital, ont été tués par la police philippine qui les avait prises pour des hommes armés, ont annoncé vendredi les autorités, dans une nouvelle bavure des forces de sécurité. 

Une camionnette en route pour l'hôpital. Jeudi, la police avait été appelée dans une banlieue de Manille à la suite d'une fusillade liée à une querelle de voisinage. Les policiers ont ouvert le feu sur une camionnette en pensant qu'elle transportait un tireur, alors qu'elle emmenait à l'hôpital une femme blessée dans la première fusillade, a annoncé Moises Villaceran, de la police locale. "Nos policiers ont cru qu'il s'agissait des gens qui avaient ouvert le feu auparavant", a-t-elle expliqué aux journalistes.

Neuf policiers suspendus. Des vidéos diffusées par les chaînes de télévision locales montrent des policiers l'arme au poing entourant la camionnette, alors que des coups de feu retentissent. Deux personnes ont été tuées, et deux autres blessées, a indiqué un adjoint de Moises Villaceran. Les neuf policiers impliqués dans cette fusillade ont été suspendus et une enquête a été ouverte.

Contexte politique tendu. Depuis l'arrivée au pouvoir du président Rodrigo Duterte aux Philippines, la police a annoncé avoir abattu près de 4.000 personnes. Des inconnus ont tué plus de 2.000 suspects dans des affaires de drogue. Des milliers d'autres personnes ont été abattues dans des circonstances non élucidées, selon les chiffres de la police. Le président reste très populaire dans l'archipel. Les Philippins estiment que la sécurité s'est améliorée sous sa présidence. Mais ses opposants l'accusent d'orchestrer des meurtres extrajudiciaires en masse, perpétrés par des policiers corrompus et des miliciens.