La Grèce, mauvaise élève des contrôles aux frontières

© PASCAL GUYOT / AFP
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Isabelle Ory et Thibauld Mathieu
Selon les chiffres d'Interpol, la Grèce ne filtre pas suffisamment les migrants, et de manière plus générale, tous ceux qui entrent ou sortent du pays.

Les ministres de l'Intérieur de l'Union Européenne se retrouvent vendredi à Bruxelles pour évoquer à la fois la crise migratoire et le terrorisme, avec cette question : les contrôles frontaliers à l'intérieur de l'espace Schengen vont-ils durer, alors qu'en théorie ils sont provisoires ? Au cœur des discussions, la Grèce, dont le laxisme en termes de contrôle à l'entrée et à la sortie du territoire, irrite les Européens.

Une seule recherche en décembre 2014. En fait, les douaniers et les policiers grecs n'interrogent quasiment jamais la base de données gérée par Interpol, qui regroupe pourtant toutes les cartes d'identité et les passeports déclarés perdus ou volés. En moyenne, selon les chiffres de l'organisation policière internationale, les Français font entre un et deux millions de recherches par mois dans cette base. Nettement plus que la Grèce. En octobre dernier, quand les Français interrogeaient la base plus d'1,3 million de fois, leurs collègues grecs ne le faisaient que 350 fois. Pire, en décembre 2014, la Grèce n'a effectué… qu'une seule recherche ! 

La France réclame des contrôles systématiques. Les Grecs n'interceptent donc quasiment jamais de porteurs de documents volés. Le passeport syrien retrouvé à côté d'un des kamikazes aux abords du Stade de France n'avait ainsi vraisemblablement pas été confronté à cette base. C'est en tout cas ce que pointe le coordinateur européen contre le terrorisme, dans une interview au journal Le Monde. Le terroriste avait pourtant été enregistré sur l'île grecque de Leros, où il avait présenté un passeport au nom de Ahmad al-Mohammad, qui correspondrait à celui d'un soldat syrien des troupes loyales à Bachar al-Assad, selon Le Parisien. Le ministère français de l'Intérieur demandera, lors de la réunion de vendredi, que ces contrôles d'identité deviennent systématiques et obligatoires pour tous à l'entrée dans Schengen.