La Corée du Nord traverse la sécheresse du siècle

Un sol aride au Honduras (image d'illustration)
Un sol aride au Honduras (image d'illustration) © ORLANDO SIERRA / AFP
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B.G avec AFP , modifié à
PENURIE - La dictature de Pyongyang souffre d'une grave sécheresse, la plus forte qu'ait connu le pays depuis un siècle.

"D'importants dégâts" dans le pays. La Corée du Nord connaît sa plus grave sécheresse depuis un siècle. De quoi laisser planer le spectre de la pénurie alimentaire, dans un pays renfermé sur lui-même. Les greniers à blé de la Corée du Nord de quatre provinces ont été particulièrement touchés par le manque de pluie, a rapporté l'agence officielle KCNA. "La pire sécheresse depuis 100 ans se poursuit" en Corée du Nord, "provoquant d'importants dégâts", ajoute l'agence gouvernementale.

Une chute de la production de 20% ? D'après KCNA, plus de 30% des rizières du pays sont en train de s'assécher tandis que la pluviométrie avoisine zéro dans les provinces de Hwanghae Sud et Nord. "Les niveaux des réservoirs sont au plus bas, les rivières et les ruisseaux s'assèchent". La semaine dernière, le ministère sud-coréen de l'Unification avait prévenu que la production alimentaire nord-coréenne pourrait baisser de 10% cette année par rapport à 2014, et même de 20% si les pluies étaient toujours aussi faibles d'ici juillet.

Un enfant sur trois souffrirait de rachitisme. La Corée du Nord, dont l'économie et l'agriculture sont en ruines après des décennies de gestion désastreuse et de ressources consacrées au programme nucléaire, a connu une famine meurtrière dans la seconde moitié des années 90. Des centaines de milliers de personnes sont alors mortes, selon des ONG. Les Nations unies estiment que près d'un enfant nord-coréen sur trois souffre de rachitisme. Des réformes ont toutefois pu améliorer les rendements et l'ordinaire des paysans, selon le ministère de l'Unification. La production agricole aurait ainsi reculé de 10.000 tonnes seulement l'an dernier, à 4,8 millions de tonnes, malgré une sécheresse sévère.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un qui a succédé à son père Kim Jong-Il à la mort de celui-ci en décembre 2011, avait autorisé les paysans à conserver 30% de leur quota de production, plus les éventuels excédents. En 2014, ce ratio a été porté à 60%.