Khashoggi : la France prendra des sanctions si les faits sont "corroborés" par le renseignement

"Dans l'hypothèse où la responsabilité de l'Arabie saoudite est avérée, alors nous en tirerons les conséquences", a estimé Benjamin Griveaux.
"Dans l'hypothèse où la responsabilité de l'Arabie saoudite est avérée, alors nous en tirerons les conséquences", a estimé Benjamin Griveaux. © ludovic MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Benjamin Griveaux a indiqué mercredi que la France prendra des sanctions seulement "si la responsabilité de l'Arabie saoudite est avérée" dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi et si les faits sont "corroborés" par le renseignement.

La France prendra des sanctions "si la responsabilité de l'Arabie saoudite est avérée" dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi et que les faits sont "corroborés par nos services de renseignement", a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

"Tant que cela ne sera pas parfaitement établi et tant que ces faits ne seront pas corroborés par nos services de renseignement, nous retiendrons nos décisions", a-t-il déclaré à l'issue du Conseil des ministres. En revanche, "dans l'hypothèse où la responsabilité de l'Arabie saoudite est avérée, alors nous en tirerons les conséquences et nous prendrons des sanctions (...) pas seulement sur les armes", a ajouté Benjamin Griveaux.

"Des faits extrêmement graves". Auparavant, la présidence avait souligné ne vouloir prendre "aucune décision hâtive" quant à ses relations avec l'Arabie saoudite, et avait appelé Riyad à mener "une enquête crédible et à établir tous les faits et toutes les responsabilités" sur ces "faits extrêmement graves".

'Un besoin urgent de clarification". Jamal Khashoggi, un éditorialiste qui collaborait avec le Washington Post, a été tué le 2 octobre dans le consulat de son pays à Istanbul, où il s'était rendu pour obtenir des documents administratifs en vue de son prochain mariage. Paris, Londres et Berlin avaient estimé dimanche qu'il y avait "un besoin urgent de clarification" sur les circonstances de sa mort "inacceptable". Le président américain, Donald Trump, dont le pays est un allié proche de l'Arabie saoudite, a jugé mardi que le meurtre avait donné lieu à "l'une des pires opérations de dissimulation de l'histoire".

Londres révoque les visas des suspects du meurtre 

Londres a annoncé mercredi l'annulation des visas britanniques éventuellement détenus par les suspects du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. "Le ministre de l'Intérieur prend les mesures nécessaires pour empêcher les suspects d'entrer au Royaume-Uni", a affirmé la Première ministre britannique Theresa May devant le Parlement. "Si ces individus disposent de visas, ces visas seront révoqués aujourd'hui", a-t-elle ajouté, précisant qu'elle parlerait "dans la journée" avec le roi Salman.