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avec AFP // Crédit photo : Dimitar DILKOFF / AFP , modifié à
"Mon corps, mes choix, mes droits" : plusieurs milliers de personnes, en grande partie des femmes, défilent vendredi à Paris et dans plusieurs villes de France à l'occasion du 8-mars, des manifestations festives, mais émaillées à Paris de bousculades entre pro-Palestiniens et militants pro-Israël.

"IVG, PMA, c'est mon corps, c'est mon choix", ont notamment scandé des manifestantes qui se sont retrouvées en début d'après-midi à Paris place Gambetta, peu après la cérémonie de scellement de l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution organisée à la mi-journée place Vendôme, en présence du président Emmanuel Macron et de nombreuses figures du féminisme.

Comme tous les 8 mars, cette manifestation était l'occasion pour les associations de défiler pour défendre les droits des femmes et l'égalité avec les hommes, notamment dans le monde professionnel, et de dénoncer les violences conjugales ou sexuelles à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

"Je voulais dire merci à Judith Godrèche"

Julie Doidy 19 ans, étudiante en arts plastiques, tient une pancarte où il est écrit "MERCI JUDITH" : "Je voulais dire merci à Judith Godrèche d'avoir parlé comme ça, sa parole va en libérer beaucoup, c'est super important", dit-elle, en référence aux accusations de l'actrice envers notamment le réalisateur Benoît Jacquot.

 

Dans ce cortège auquel participait notamment le député LFI François Ruffin, figuraient aussi des militantes de l'association "Nous vivrons", créée après l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre pour dénoncer les violences sexuelles commises par les commandos de l'organisation islamiste, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ces militantes, encadrées par des hommes masqués, étaient nombreuses à porter un jogging maculé de faux sang "en référence à Naama Levy, une des premières femmes que l'on a vues sur les images de l'attaque" du 7 octobre, selon Julie Arfi membre de l'association.

"Moins de machos, plus de clitos"

À leurs slogans "Libérez les otages" ont répondu ceux de "Palestine vaincra" lancés par d'autres manifestants. Des invectives ont été échangées entre les deux groupes, elles ont brièvement dégénéré en bousculades et échanges de coups de poing entre membres du service d'ordre pro-Israël et pro-Palestiniens.

Les forces de l'ordre sont intervenus pour permettre le départ du cortège des militantes de "Nous vivrons". "Notre place était juste, elle avait été totalement légitimée par les organisatrices, je suis attristée que les femmes juives françaises ne puissent pas au même titre que les autres battre le pavé parisien", a déclaré Mme Arfi.

À Bordeaux, quelque 2.500 personnes — là aussi, des femmes en majorité — ont battu le pavé en brandissant des pancartes qui proclamaient "Moins de machos, plus de clitos", "Mon chien comprend quand je lui dis NON" ou encore "Cherche zizi pour meilleur salaire".

Plusieurs drapeaux palestiniens repérés dans la foule

"Ce qui est chouette avec cette nouvelle génération de jeunes, c'est qu'ils osent, parler, dénoncer, agir. On sent que le vent tourne, qu'il n'y a plus de marche arrière, que les garçons aussi s'impliquent dans ce combat féministe", se réjouit Carole, 35 ans et professeure des écoles, pointant du doigt un groupe d'hommes venus manifester.

 

Plusieurs drapeaux palestiniens flottaient au-dessus de la foule et sur une grande banderole en tête de cortège, l'inscription : "De Gaza à la Gironde, avec ou sans papiers, on fait tourner la société". Un millier de manifestants se sont retrouvés à Lille, où les locaux du Planning familial ont été tagués vendredi, pour la deuxième fois cette semaine. Le tag "IVG=mort" a été effacé, a constaté l'AFP.

Pauline, 23 ans, étudiante, manifeste "pour les femmes des pays en guerre, Afghanes, Palestiniennes". "On a énormément de privilèges par rapports aux autres sociétés. En théorie on n'est pas trop mal, mais nous ne sommes pas égales avec les hommes", dit-elle à l'AFP.