John Kerry : "La solution à deux États seule voie possible pour la paix entre Israël et les Palestiniens"

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John Kerry a exposé la vision américaine sur le Proche-Orient. © PAUL J. RICHARDS / AFP
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avec AFP , modifié à
Le chef de la diplomatie américaine John Kerry s'est montré pessimiste sur l'avenir du processus de paix au Proche-Orient, et a pointé du doigt la responsabilité d'Israël.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a réaffirmé mercredi que la solution à deux Etats était "la seule voie possible pour obtenir une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens". Mais cette solution à deux Etats est "en grave danger", a prévenu John Kerry dans un grand discours exposant la vision de l'administration du président sortant Barack Obama sur le Proche-Orient. L'adoption d'une résolution à l'ONU vendredi condamnant les colonies israéliennes sur laquelle les Etats-Unis n'ont pas opposé de veto et qui a provoqué la colère de l'Etat hébreu "visait à préserver la solution à deux Etats", a expliqué John Kerry.  

Kerry prône le retour aux anciennes frontières. Israéliens et Palestiniens "n'ont pas le choix. Il peuvent choisir de vivre ensemble dans un Etat, ou ils peuvent se séparer en deux Etats". "Mais il y a une réalité fondamentale : si le choix est celui d'un seul Etat, Israël peut être soit Juif soit démocratique -il ne peut pas être les deux- et il ne sera jamais vraiment en paix", a encore noté John Kerry. Selon le dirigeant américain, ces deux Etats devraient suivre le tracé des frontières de 1967 -avant la guerre des Six jours-, en procédant à "des échanges de territoires équivalents" issus d'un consentement mutuel. Israël serait alors reconnu comme un "Etat juif" et Jérusalem comme capitale des deux Etats, a indiqué John Kerry.

"Une occupation perpétuelle". "C'est ce que nous défendons : l'avenir d'Israël en tant qu'Etat juif et démocratique, vivant en paix et en sûreté à côté de ses voisins", a-t-il ajouté. Le secrétaire d'Etat a accusé Israël d'avoir engagé "un projet exhaustif" pour s'approprier des terres en Cisjordanie. Le statu quo au Proche-Orient mène à "une occupation perpétuelle" et la politique des colons "est en train de décider de l'avenir d'Israël. Leur objectif déclaré est clair : ils croient en un seul Etat, le grand Israël", a dénoncé le chef de la diplomatie américaine. "Quiconque réfléchissant sérieusement à la paix ne peut ignorer la réalité de la menace des colonies sur la paix", a-t-il ajouté.

Trump soutient Israël
Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n'ont pas mis leur veto à une résolution de l'ONU condamnant les colonies israéliennes. Leur abstention a permis l'adoption de la résolution au Conseil de sécurité. Avant le discours de John Kerry, le futur président Donald Trump avait de nouveau apporté son soutien à Israël : "Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël être traité avec un total mépris et un tel manque de respect", a écrit le milliardaire, qui a nommé récemment un ambassadeur en Israël favorable au déménagement de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, un geste qui pourrait sonner le glas des efforts de l'Amérique pour la paix au Proche-Orient.