Le voilier est affrété par le collectif italien de gauche et d'extrême gauche Mediterranea. 1:16
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avec AFP , modifié à
"Je n'autorise aucun débarquement à ceux qui se moquent totalement des lois italiennes et aident les passeurs", a déclaré Matteo Salvini dans un tweet alors que le bateau transporte 41 migrants. 

Une semaine après le Sea-Watch, un nouveau navire humanitaire, transportant 41 migrants, a accosté de force dans le port italien de Lampedusa, et un autre attendait au large de l'île, mais le ministre de l'Intérieur d'extrême droite Matteo Salvini a interdit tout débarquement.

"Je n'autorise aucun débarquement"

Sur le quai, d'importantes forces de police attendaient l'Alex, un voilier affrété par le collectif italien de gauche et d'extrême gauche Mediterranea, qui a défié la décision de Matteo Salvini de fermer les ports aux navires des ONG, au risque de fortes amendes, selon les images de la télévision italienne. Et après deux jours passés en mer à bord du navire de 18 mètres, personne n'a été autorisé à poser un pied sur le sol italien.

"Je n'autorise aucun débarquement à ceux qui se moquent totalement des lois italiennes et aident les passeurs", a déclaré Matteo Salvini dans un tweet.

"Une situation surréaliste" selon le collectif affrétant le bateau

Mediterranea a exhorté les autorités à laisser débarquer migrants et membres d'équipage "épuisés", précisant que le navire avait navigué "vers le seul port de débarquement sûr possible". "Les naufragés et l'équipage sont épuisés... Les personnes que nous avons secourues doivent recevoir des soins... Ceci est une situation surréaliste et prolonger l'attente est une cruauté inutile", a tweeté Mediterranea, qui a alerté sur des "conditions d'hygiène intolérables à bord". Un peu plus tôt, après l'accostage du navire, Matteo Salvini avait qualifié les employés d'ONG de "chacals", jugeant que "dans un pays normal, il y aurait des arrestations immédiates et le bateau serait saisi".

La semaine dernière, les autorités italiennes ont saisi à Lampedusa un navire d'une ONG allemande, le Sea-Watch 3, et arrêté sa capitaine, Carola Rackete, qui avait accosté de force dans la nuit du 28 au 29 juin pour débarquer 40 migrants secourus en mer et bloqués à bord depuis plus de deux semaines. Ces derniers avaient pu débarquer le 29 juin à l'aube. Une juge italienne a invalidé mardi l'arrestation de la capitaine allemande au motif qu'elle avait agi pour sauver des vies mais elle est toujours visée par deux enquêtes, pour résistance à un officier et pour aide à l'immigration clandestine.