Israël : la lente reconstruction des ex-otages du Hamas, après l'enfer de Gaza
Soignés depuis lundi dans plusieurs hôpitaux de Tel-Aviv, les anciens otages du Hamas commencent à témoigner de leurs conditions de détention. Privations, violences, tortures physiques et psychologiques : leurs récits dévoilent l’extrême brutalité subie dans les tunnels de Gaza.
Depuis lundi 13 octobre, en Israël, les ex-otages du Hamas sont pris en charge dans trois hôpitaux de Tel-Aviv, dont celui de Kéli. Ils y sont soignés pour leurs traumatismes physiques et psychologiques, et commencent à raconter le calvaire qu’ils ont vécu à Gaza : un séjour terrifiant aux mains de leurs geôliers.
Les ex-otages ont vécu l’enfer dans les tunnels de Gaza. Privations de nourriture, de sommeil, mauvais traitements… Matan Angrest, blessé à la main et aux doigts, a subi une opération sans anesthésie qui a encore aggravé son état.
"Le Hamas a cherché à briser son esprit par une terreur psychologique constante"
Il a été torturé physiquement mais aussi psychologiquement, confirme son frère Ofir à la chaîne israélienne N12. "Le Hamas a cherché à briser son esprit par une terreur psychologique constante. Mais il a senti que le peuple israélien et l’armée ne l’avaient pas oublié. C’est ce qui lui a donné la force de continuer à survivre", explique-t-il.
Dans ces tunnels lugubres, les captifs vivaient dans l’obscurité totale. Elkana Bohbot a été enchaîné. Il a perdu la notion du temps et de l’espace et souffre aujourd’hui de douleurs à l’estomac, aux jambes et dans le bas du dos.
Avinathan Or, enlevé avec son épouse, a été détenu à l’isolement. Si sa conjointe a été libérée en juin 2024, lui n’a croisé personne pendant deux ans, privé de toute information sur le monde extérieur. Enfin, Gali et Ziv Berman, deux frères détenus séparément, ont été affamés par leurs geôliers.